Cheikh Tidiane Diop, l’homme qui a tenté de s’immoler par le feu devant le Palais, est mort. Il a succombé à ses brûlures deux jours après son évacuation à l’hôpital Principal. Il avait 46 ans et était marié et père de plusieurs enfants.

D’après certains témoignages, Cheikh Diop voulait marquer les esprits, exposer au monde la misère qui le consumait depuis qu’il était sorti de prison avec un bras amputé du fait, dit-on, d’une erreur médicale.

Son plan n’a pas fonctionné, mais il a atteint le but d’une tentative de suicide : la mort. Et même s’il n’était pas décédé, son image, celle d’un homme assis sur le bitume, la mine défaite, les habits en lambeaux et le corps brûlé à certains endroits, aura frappé les esprits.

De Rebeuss au Palais

Cheikh Diop a connu une fin tragique. L’article que lui a consacré L’Observateur est édifiant à ce propos. Il dit que le monsieur était un immigré basé en Italie où il travaillait dans une entreprise spécialisée dans l’énergie solaire. Il faisait des navettes entre la Botte et le Sénégal où il exécutait quelques contrats comme l’électrification au solaire des deux maisons témoins de la cité Namora à Tivaouane peul.

Pour avoir tenté de faire voyager son frère en Europe, il se retrouve empêtré dans une affaire de faux documents. Il atterrit à Rebeuss. Pour vaincre des maux de tête qui l’assaillent en prison, on lui fait une injection qui lui cause une gangrène mixte à l’avant-bras droit. Il est transféré à l’Hôpital général de Grand-Yoff (Hoggy) où il sera amputé du bras droit. C’était en 2016.

À  la suite de ce drame, Cheikh Diop bénéficie d’une liberté d’office. Il déclenche des poursuites contre l’État pour obtenir réparation. Il est débouté en première instance et en appel. C’est en attendant le jugement de la Cour d’appel pour pouvoir saisir la Cour suprême, qu’il décide de s’immoler par le feu. La suite on la connaît.