Une politique de développement rural inadaptée aux besoins et aux urgences de l’heure des populations rurales : c’est ce qui a entraîné le grand flux de personnes des régions vers la capitale. Aujourd’hui, où la problématique demeure encore, il est noté la baisse des rendements à l’hectare réduisant drastiquement le panier des ménages des femmes issues du milieu rural à l’instar de leurs sœurs des cités urbaines.
La plupart du temps, ces populations qui ont été contraintes de tourner le dos à leurs terroirs, champs et outils champêtres, se sont ainsi recyclées dans des métiers que le commun des sénégalais qualifient de ‘’métiers de la débrouille’’. Ces populations sont, entre autres, «employées à Dakar comme bénévoles, collecteurs d’ordures, charretiers, maçons, cireurs, femmes de ménages, gardiens, veilleurs de nuit, jardiniers, horticulteurs, ramasseurs et vendeurs de ferraille, laveurs de véhicules, vendeurs de cure-dents ou de journaux. Ils gagnent mensuellement de faibles rémunérations qu’ils envoient aux parents restés aux villages», déplore le Commandant Papa Momar Faye. Officier du Service des Eaux et Forêts, par ailleurs ingénieur des travaux des Parcs Nationaux, le Commandant Faye regrette la place qui est donnée à la foresterie dans le Pse. «La foresterie n’est pas prise en compte dans le Pse».
Aujourd’hui, où ce Pse a le vent à poupe, il invite les autorités à accorder une place de choix dans leur politique de développement à la foresterie. «Cette politique menée depuis plus de quarante ans était exclusivement orientée vers les cultures vivrières précitées et les résultats escomptés n’ont pas permis d’atteindre l’autosuffisance alimentaire laissant en rade les portefeuilles forestiers. Ceux-ci dans le cadre d’un développement endogène durable peuvent constituer des leviers salvateurs autour des zones périphériques dépourvues d’industries ou obsolètes dans les régions de Kédougou, Kolda, Matam, Sédhiou Tambacounda, Ziguinchor», souligne Papa Momar Faye, dans un document intitulé contribution à la journée de la Foresterie qu’il a produit.
Ces terroirs dans le cadre de la lutte contre le chômage peuvent jouer leur partition par la création d’emplois verts en raison de la richesse du potentiel floristique qu’ils recèlent en s'appuyant sur les quatre conventions. Il s’agit, selon lui, de la convention sur la diversité biologique, de la lutte contre les changements climatiques, de la lutte contre la désertification et celle de Ramsar propre aux zones humides et sur le protocole de Nagoya, renseigne-t-il.
Cependant, il précise que la présente réflexion stratégique, loin de remettre en cause les acquis de trois quart de siècles de gestion des ressources forestières, basée exclusivement sur le charbon , le bois, la chasse et le contentieux, propose une gestion humanisée de la forêt. Elle pourra dans cette perspective contribuer à la volonté politique de lutte contre la pauvreté par la création d’emplois verts, de richesse et de préservation de la biodiversité au Sénégal. Si l’on sait que la ruralité fait symbiose avec la terre et aux ressources naturelles, il sera alors évident que le mariage entre les acteurs à la base et leurs terroirs maximisera toutes les chances de succès de cette vision dans le cadre du Pse.
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