Le nombre de ménages propriétaires de logements est relativement limité, notamment dans la partie urbaine de la région de Dakar avec 50,9% des chefs de ménage qui sont locataires et 42,4% des propriétaires, selon l’étude monographique sur les services immobiliers du logement à Dakar.

Présentée jeudi par l’Agence nationale de la statistique et de la sémographie (ANSD) à l’occasion d’un atelier de dissémination, cette étude montre que les services de logement ont connu ''un renchérissement fort notable''. 

''L’envolée du niveau du loyer est ainsi mise en évidence à partir du milieu des années 90, à un rythme soutenu jusque dans les années 2000 avant de connaître un ralentissement'', note l’étude présentée par Astou Dakono Ndiaye de l’ANSD.

Ce renchérissement continu du loyer noté au cours de ces dernières années confère aux charges de location ''un poids de plus en plus important dans le budget des ménages qui consacrent 24,9% de leur revenu mensuel au paiement du loyer'', a-t-elle relevé.

Cette charge pèse davantage pour les ménages les plus pauvres (moins de 80.000 francs de revenu mensuel) qui consacrent plus de 34% de leurs revenus au paiement du loyer contre 22,4% pour les ménages les ‘’riches’’ (au moins 220.000 francs de revenu mensuel).

Compte tenu de cette situation, plus du tiers des locataires (37,6%) déclarent éprouver souvent des problèmes pour payer le loyer. Il s’en suit souvent des retards de paiement et des impayés de loyer, selon toujours Mme Ndiaye. 

‘’Certains locataires optent pour des habitats pouvant porter atteinte à leur santé (zones inondées, maisons inachevées) afin de payer moins cher’’, a expliqué Dakono Ndiaye.

En conséquence, les locataires ont estimé, au cours de l’enquête, que les loyers devraient être baissés de 35% pour promouvoir l’accès à un logement convenable pour toutes les franges de la population. 

''Cette opinion qui est uniformément partagée, selon l’étude, n’émane pas seulement des plus démunis, mais de toutes les catégories de locataires quel que soit le standing des quartiers et du département''.

Aussi, l’Etat devra-t-il identifier les voies et moyens pour agir dans le sens de réduire les loyers pratiqués, afin de soulager le budget d’un grand nombre de ménages tout en contribuant à préserver la cohésion sociale.

L'étude monographique sur les services immobiliers du logement à Dakar a été menée par l’ANSD avec l’appui financier de l’Observatoire économique et statistique d’Afrique subsaharienne (Afristat). 

L’étude a été faite à partir de plusieurs enquêtes auprès de 6 principales cibles : les locataires, les propriétaires, les promoteurs immobiliers, les courtiers, les agences immobilières et les institutions financières intervenant dans le crédit immobilier.

La capitale sénégalaise compte 2.592.000 habitants selon les dernières estimations faites par l’ANSD, en 2010. L’objectif de cette étude est de disposer d’une typologie du logement à Dakar.