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Jacques Faty « On n’a pas tous nos atouts pour le Mondial»

Auteur: Stades sport

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Dans son franc-parler habituel, Jacques Faty n’y est pas allé avec le dos de la cuillère pour asséner ses vérités. Pour lui, le Sénégal n’affiche pas la sérénité pour les prochaines éliminatoires du Mondial qui démarrent dans moins de deux semaines.

Entretien

Quel bilan tirez-vous de votre saison avec Sivasspor ?

J’ai découvert un nouveau championnat en Turquie. J’ai vu pas mal de choses que je n’avais jamais vues auparavant. C’est un championnat très relevé de par son intensité physique, mais j’étais trop déçu au niveau tactique ; parce que tactiquement, c’est vide. J’ai eu du mal à m’adapter au début, mais au fil des mois j’ai compris beaucoup de choses. Malheureusement, j’ai eu des douleurs qui m’ont empêché pendant trois semaines de jouer, sans compter la CAN. Ce sont tous ces éléments-là qui ont fait que j’ai connu une saison en demi-teinte. Malgré tout, avec Sivasspor, on a fini 7ème au classement. C’est une bonne performance.

N’êtes-vous pas plutôt victime d’une concurrence rude à Sivasspor ?

Non pas du tout. Avant la CAN, j’étais titulaire indiscutable dans mon équipe, je faisais de bons matchs. Mais, vous savez, dans de pareilles circonstances, le coach remet en place une équipe et si ça tourne bien, il est normal que je reste pour attendre ma chance. Après la CAN, j’ai fait un mois et demi de banc de touche. C’est décevant mais j’ai patienté avant de récupérer mon poste.

Donc, vous regrettez peut-être d’être parti à la CAN ?

Il y a toujours un goût d’inachevé. Malgré le fait que je sois nouveau en Turquie, que je sois blessé et malgré la dernière Coupe d’Afrique, je pense qu’il y a du positif, même si j’ai connu beaucoup de points négatifs aussi ; c’est ce qui va d’ailleurs m’aider à avancer dans mon travail. Mais si c’était à refaire, je partirais à la CAN parce que le drapeau national est au dessus de tout.

Envisagez-vous de quitter Sivasspor ?

J’avais des touches de certains clubs français qui voulaient me faire revenir en France mais, personnellement, puisque je ne suis pas satisfait de ma saison à Sivas, je ne veux pas partir sur un air d’échec de la Turquie qui a un championnat de bon niveau. Quand je vois des joueurs comme Diomansy Kamara, Moussa Sow et Issiar Dia qui ont fait de bonnes saisons même si le dernier ne jouait pas beaucoup avec son club, je me dis pourquoi pas moi ; c’est pour cette raison que je voudrais rester une année de plus avant d’aller voir ailleurs.

Avec du recul, quel regard jetez-vous sur l’évolution de l’équipe nationale?

Avec la désillusion de la CAN, l’équipe nationale a connu un changement au niveau du staff. Maintenant, je pense que tout n’est pas à jeter. Ce n’est pas parce qu’on n’a pas fait une bonne CAN, tout comme le Maroc d’ailleurs, qu’il faut se débarrasser de tout. Avec l’ancien staff, on a fait un an et demi de bonheur avec des matchs références. Maintenant que la CAN n’a pas été bonne, on a tout remis en cause et cela a provoqué un tremblement de terre en sélection avec un remaniement du staff. Moi, je ne suis pas du genre à tout jeter à la poubelle. Il y a eu du mauvais, mais aussi du très bon. Maintenant, comme je le dis, le Sénégal, à mon avis, doit se stabiliser par rapport à l’encadrement. J’ai appris qu’Amsatou Fall avait démissionné ou quelque chose du genre. Ce sont des choses qui perturbent la Fédération, les joueurs et même l’encadrement technique. On a besoin qu’on nous donne des entraîneurs pour qu’on sache où est-ce qu’on va. Cela nous permettra de travailler dans de meilleures conditions.

Ne pensez-vous pas que les joueurs sont démobilisés après la débâcle de la dernière CAN ? 

Je ne sais pas si les autres ont été appelés ou pas, après la dernière Coupe d’Afrique, on n’a eu qu’une seule rencontre amicale ; c’était en Afrique du Sud et ce n’était pas la meilleure façon de jouer un match de foot. Mais cela a permis au staff de voir d’autres joueurs qui évoluent dans d’autres championnats et cela nous a fait du bien. Maintenant, on va vers un deuxième match contre le Maroc, je ne sais pas ce qui s’est passé avec les autres qui ne sont pas là, mais je pense que nous allons mouiller le maillot. Dans tous les cas, ceux qui sont appelés doivent montrer qu’on peut compter sur eux parce que le Sénégal ne compte pas seulement sur dix huit joueurs, mais plutôt sur une cinquantaine.

Mais un joueur comme Demba Bâ était injoignable…

Demba Bâ a eu Ferdinand Coly hier (lundi), il l’a eu ce matin (mardi) aussi je pense. Il est bien vivant, je l’ai eu au téléphone. Il a parlé avec l’entraîneur et j’espère que les circonstances et les empêchements qui font qu’il n’est pas là permettent au coach de l’excuser. Ça il faut en parler avec le coach directement, il est le seul habilité à vous donner une réponse exacte. En tout cas, Demba est engagé et impliqué pour la sélection.

Pensez-vous qu’aujourd’hui, le Sénégal a tous les moyens de revenir au devant de la scène après tout ce qui s’est passé autour de l’équipe ?

Non, on ne part pas avec tous nos atouts dans les éliminatoires de la Coupe du monde. Aujourd’hui, on part jouer des matchs importants sans des éléments clés. On n’a pas Moussa Sow, Demba Bâ, Issiar Dia, Souley Diawara ; il nous manque une assise défensive de confiance et solide. Maintenant, je pense que ceux qui sont là vont pouvoir répondre présents. C’est évident qu’on y va avec des désavantages. Par contre, je ne suis pas du tout d’accord avec Diomansy Kamara qui a décidé de prendre sa retraite internationale. C’est un joueur qui peut beaucoup nous apporter sur le plan offensif surtout avec la saison qu’il a faite cette année en club. C’est un joueur qui a un caractère fort et je crois qu’il devait rester.

Aujourd’hui, de jeunes loups tapent à la porte de la Tanière…

(Il coupe). Nous avons tous commencé par là et je suis content pour eux. J’espère qu’ils pourront montrer sans pression leurs capacités. S’ils sont là, c’est parce qu’ils ont le talent et j’espère qu’ils vont donner le maximum d’eux-mêmes. C’est le but, c’est pourquoi ils sont ici. Et, j’espère que le coach saura les mettre d’aplomb pour le match contre le Maroc.

Qu’avez-vous envie de dire aux dirigeants dans la gestion de l’équipe nationale ?

Moi, je n’ai pas de morale à donner aux dirigeants. Tout ce que je dirai, ça sera au sein du groupe. Je suis limité par rapport aux conseils que je peux donner à la Fédération ou aux dirigeants. Ce que je peux dire par rapport à l’équipe, c’est que les dirigeants doivent se retourner vers des cadres qui ont envie de revenir, des joueurs pleins de caractère.

Par Bacary CISSÉ et Moussa SOW Envoyés spéciaux à Marrakech (Maroc) Stades

Auteur: Stades sport
Publié le: Mercredi 23 Mai 2012

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