Des commerçants rencontrés au marché Sandaga de Dakar et à la Médina jugent timide la vente d’habits lourds en cette période de froid, expliquant cette situation par la baisse du pouvoir d'achat des Sénégalais.
Le temps frais qui règne, depuis quelques jours, sur la capitale sénégalaise n’apporte pas pour autant une amélioration dans le quotidien des vendeurs d’habits. Selon les commerçants, cela est imputable au manque d’argent.
Interrogé sur son commerce Diabel Cissé, vendeur de prêt-à porter sur l’avenue Peytavin indique que ‘’la tendance, en cette période, c’est les ensembles tailleur, les jupes longues, les hauts à la manche longue''. Il admet toutefois que ''les clients arrivent petit à petit’’.
‘’Ils achètent parce qu’ils sentent le besoin mais, ce n'est pas parce qu’il y a un événement’’, a-t-il indiqué, en souriant.
Trouvé dans une boutique en train d’essayer une jupe longue de couleur marron, Amy Soumaré, foulard à la tête, a plus un penchant pour les jupes longues et les chemises longue et les hauts à la manche longue. ‘’Je m’habille ainsi parce que je suis Ibadou (femme voilée) et parce que je me sens plus à l’aise dans ces genres de vêtements pour aller au travail’’, confie-t-elle.
Sur la même avenue, se trouve la boutique de Fatou Thiam. Assise seule dans sa boutique en train de prendre son petit-déjeuner, elle regarde la télévision en attendant l'arrivée de potentiels acheteurs.
En cette matinée de mardi, coïncidant avec la fête du 31 décembre, Mme Thiam affirme que ‘’ce n’est pas encore le grand rush, même avec la fraîcheur qui s'est installée dans le pays’’.
Entre deux bouchées de pain, Fatou Thiam fait savoir qu’elle expose des ‘’habits lourds, des chemises, des hauts, en cette période de froid, mais les clients se font désirer pour le moment’’.
''La plupart des gens viennent simplement regarder et sortir sans rien payer’’, a-t-elle lancé, après avoir reçu une fille âgée d’une vingtaine d’années.
Le manque d'argent dans le pays explique cette situation, selon elle. ''Avant, se souvient-elle, les habits prêt-à-porter coûtaient plus cher et les gens achetaient surtout en période de fête et de fin d’année comme actuellement. Mais ces derniers temps rien ne bouge''.
A quelques encablures de la boutique de Fatou Thiam se trouve celle de Rokhaya Fofana. Elle révèle que ses clients achètent divers articles. Pour elle, ‘’les Sénégalais achètent tantôt lourd et tantôt léger. La plupart juge instable le climat du pays’’.
Mais pour cette semaine, ‘’on a vendu plus les chemise, des hauts à manche longue, les tailleurs et les pantalons''. Elle a par ailleurs émis le souhait de de voir une plus grande affluence de clients.
Au site de recasement Mame Abdoul Aziz Sy, sis au marché Sandaga, les vendeurs se plaignent de la rareté des acheteurs et de la baisse de leur chiffre d’affaires.
A en croire Diégane Ngom ,’’ le commerce se fait timidement’’. Selon lui, ‘’les gens veulent bien acheter mais leur pouvoir d’achat est limité’’.
''Avec le froid, ce sont les habits lourds que les gens viennent acheter à moindre coût. Les affaires ne marchent plus comme dans les années précédentes, faute d’argent. Mais comme les gens n’ont pas l’habitude de rentrer dans les sites, ils préfèrent acheter dans la rue comme avant'', explique Ngom. ‘’Les sites de recasement ont fait chuter nos bénéfices’’, affirme-t-il.
Se trouvant dans le même cas, Ousmane Faye, vendeur d’habits de femmes, s’en remet à Dieu. ''On vend toutes sortes d’habits mais les choses marchent timidement'', dit-il en tentant d'accrocher des vestes.
Touba Guèye, gérant de la boutique Sama Feeling Shop à la rue 6 de la Médina, un quartier populaire de la capitale, expose, lui, des habits lourds avec la fraîcheur qui s'est installée sur Dakar.
Mais, selon lui, ''les clients n’achètent plus les habits, alors qu’ils sont devenus moins chers. Les choses ne bougent pas trop, à l’image du pays. On a tout ce qu’il faut pour le froid mais on peine à les vendre''.
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