Présents sur Facebook, Instagram, TikTok ou YouTube, les créateurs de contenu sont souvent perçus comme de simples « divertisseurs » ou « starlettes du net ». Au Sénégal, ils font face à de nombreux clichés. Pourtant, derrière les vidéos de danse, sketches ou tutoriels, se dessine une réalité professionnelle contribuant activement à l’économie numérique. La création de contenu est désormais un véritable métier générateur d’emplois, à condition de dépasser les préjugés.
Pour beaucoup, les réseaux sociaux restent associés au divertissement et à la superficialité. Les termes « influenceurs » ou « créateurs de contenu » évoquent une image négative, surtout chez les générations plus âgées. Adama Baldé, community manager et vidéaste mobile depuis 2016, observe une évolution significative de ce secteur, particulièrement chez les jeunes. « Chaque jour, des jeunes développent des contenus ingénieux et cherchent à se démarquer en collaborant avec des marques, même si certains pensent encore que ces plateformes ne servent qu’au divertissement », explique-t-elle. Cette activité exige planification, compétences techniques (vidéo, montage, gestion des réseaux, marketing digital) et une véritable fibre entrepreneuriale. « Il ne suffit pas d’avoir du talent. Un créateur de contenu représente sa nation dans des événements professionnels. Une posture et une élocution soignées sont essentielles pour produire un contenu de qualité », insiste Adama Baldé.
Un métier, des revenus, des emplois
La création de contenu génère des revenus concrets via des partenariats avec des marques, la publicité ou la vente de produits dérivés. Ce secteur dynamique crée également des emplois indirects pour des monteurs vidéo, photographes, community managers ou consultants en communication digitale. Sonatel se distingue comme un acteur clé, multipliant les partenariats avec des créateurs à travers des campagnes publicitaires, des événements digitaux ou des programmes d’accompagnement. « La création de contenu au Sénégal est en pleine expansion. Une nouvelle génération de talents créatifs, ancrés culturellement, émerge. Le marketing évolue vers plus d’émotion, d’authenticité et d’engagement sociétal », explique Abdourahmane Ndoye, responsable de la communication digitale chez Sonatel. La marque privilégie une approche stratégique et responsable, alignée sur les valeurs culturelles et sociales sénégalaises.
Des opportunités saisies par les créateurs
Malick Ndoye, créateur de contenu spécialisé dans les cultures urbaines et le hip-hop sur TikTok, témoigne : « Je collabore avec plusieurs marques grâce à mon travail, ma constance et ma proximité avec le public. Mais tout repose sur la passion. » De son côté, Cheick, créateur de contenu sportif sur YouTube, souligne les opportunités internationales : « Mon contenu lifestyle me permet de voyager. C’est une activité rémunératrice et une passion, même si elle est parfois mal perçue au Sénégal. Il suffit de rester fidèle à nos valeurs et de se concentrer sur l’essentiel. »
Malgré son potentiel économique, la création de contenu reste entachée de préjugés. Ces créateurs participent pourtant à une transformation silencieuse du paysage économique et culturel sénégalais. Reconnaître leur rôle, c’est admettre que l’emploi de demain se joue, en partie, derrière nos écrans.
Commentaires (1)
chengez votre contenu, orientez le dans le posiitif please
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