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Monday 01 September, 2025
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Grève UNTJ/SYTJUST à Saint-Louis : le service public de la justice totalement paralysé

Auteur: Babacar Séne (correspondant) Saint-Louis

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La justice sénégalaise est à l’arrêt depuis ce lundi, suite au mot d’ordre de grève lancé par l’Union nationale des travailleurs de la justice (UNTJ) et le Syndicat des travailleurs de la justice (SYTJUST). À Saint-Louis, comme dans le reste du pays, la paralysie est totale. Greffiers et personnels judiciaires ont déserté les juridictions, entraînant l’arrêt complet des activités dans les tribunaux. Au tribunal de grande instance de Saint-Louis, l’ambiance est morne. Les guichets sont fermés, les salles d’audience vides, et les usagers déboussolés. Selon Maître Mamadou Ndiaye, greffier et chargé de communication de l’Union nationale des travailleurs de la justice (UNTJ), cette grève de 72 heures vise à dénoncer un dysfonctionnement structurel qui mine le corps des greffiers depuis 2019 : la coexistence de deux hiérarchies (A2 et B2) au sein du même corps professionnel.« Deux greffiers exercent les mêmes fonctions, mais l’un est classé A2 et l’autre B2. C’est une injustice flagrante qui alimente la frustration et démotive les agents », explique-t-il. Cette situation découle d’un relèvement du niveau de recrutement opéré en 2019, mais qui tarde à être uniformément appliqué. Les nouvelles recrues sont intégrées à la hiérarchie A2, tandis que les anciens restent bloqués en B2.Le blocage ne viendrait pas du ministère de la Justice, qui se serait montré favorable aux réformes, mais du ministère de la Fonction publique, accusé de faire obstruction aux mesures convenues. Une attitude perçue comme une atteinte à la solidarité gouvernementale.« Nous avons multiplié les rencontres, les séminaires, les discussions… Mais en face, c’est le silence ou des manœuvres dilatoires. Aujourd’hui, tout le monde souffre : les justiciables, l’État, les travailleurs », déplore Maître Ndiaye. Il interpelle directement le Premier ministre Ousmane Sonko, l’invitant à se saisir du dossier pour débloquer la situation : « Ce problème dépasse les deux ministères. Il faut une volonté politique au sommet pour y mettre un terme. », peste-t-il.En attendant, la grève suit son cours. Les grévistes se disent ouverts à un dialogue sincère, mais préviennent : sans solutions concrètes, les perturbations dans le secteur judiciaire pourraient se prolonger.
Auteur: Babacar Séne (correspondant) Saint-Louis

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