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Anamis : Le soldat Bocoum « inconnu au bataillon »

Auteur: ferloo

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L’effectif national des militaires invalides et victimes de guerre n’est pas statique. L’Anamis, l’association qui regroupe les mutilés de guerre, enregistre chaque jour de nouvelles adhésions. Le tableau qui livre les statistiques dans le bureau de son président fait état de 1145 adhérents dont 623 veuves. Mais si l’on en croit Issa Guèye - à la tête de l’Anamis -, nulle part dans les registres de ladite organisation, figure le nom d’Oumar Bocoum, le soldat qui s’est immolé par le feu devant le palais de la République et qui, comme ses prédécesseurs Penda Kébé et Kéba Diop a perdu la vie, ce soir à l’hôpital Principal, établissement public de santé sous administration militaire 

!« Oui, mon colonel ! C’est ce qu’on va faire », répète inlassablement au téléphone le président de l’association nationale des militaires invalides (Anamis). A l’autre bout du fil, un officier de l’armée venu s’enquérir des nouvelles, dont il n’a voulu, au cours de notre entretien, révéler l’identité.Avec son correspondant, Issa Guèye regrette ce qui s’est passé devant le Palais, se solidarise même du soldat Bocoum, « qui, même s’il n’est pas membre de l’Anamis, est tout de même un frère d’arme ». 

« Je ne le connais pas, je ne l’ai jamais vu », dit-il. Dans la cour du bâtiment aux contours architecturaux rappelant l’époque coloniale, un autre son de cloche se fait entendre. « Il était là ce matin vers huit heures », ainsi un homme révèle la présence d’Oumar Bocoum au siège de l’Anamis. Plus tard, notre informateur se fera remonter les bretelles par son président : « Il faut dire la vérité, tu ne l’as pas vu ».Si l’on en croit Makhtar Dia poussé à moduler sa « version des faits » devant le journaliste, Oumar Bocoum était « dans les parages ». « Il était très agité », indique-t-il comme pour insinuer que quelque chose dans le comportement de Bocoum révélait qu’il allait commettre l’irréparable.Sur un tableau, l’Anamis expose les photos de « frères d’arme » décédés comme ce caporal-chef mort au siège de l’association pour non accès aux soins.

 « Il était gravement malade et courait derrière un visa de carnet qui allait lui permettre de bénéficier d’un traitement à l’hôpital », dit un témoin.Makhtar, lui, tient toujours. Trois fois divorcé à cause de sa situation, il est père de quatre enfants dont le plus jeune a trois ans et demi. Pourtant la loi 72 – 92 du 19 décembre 1995 modifiant celles qui l’ont précédée a institué un régime des emplois réservés donnant aux militaires ayant des capacités résiduelles la possibilité de travailler.

 L’application de cette loi pose problème comme est tardive la réalisation des promesses des autorités. Toutefois, le président de l’Anamis note que des progrès ont été enregistrés dans la prise en charge des militaires invalides et mutilés de guerre. Pour cette dernière catégorie, et spécifiquement les grands mutilés, la pension serait passée de 100 à 150.000 F Cfa.L’Anamis a dû surseoir à sa marche qui était prévue le vendredi, sur demande du Khalife général des mourides et après qu’une correspondance « prometteuse » du Premier ministre lui a été adressée. La lettre du chef de gouvernement, Souleymane Ndéné Ndiaye, « rassure sur le point de la valeur indiciaire des pensions », fait observer Issa Guèye.Ferloo.com

Auteur: ferloo
Publié le: Samedi 19 Février 2011

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