Le site Wikileaks a publié des câbles diplomatiques datant du 22 février 2010, dans lesquels les diplomates américains questionnent l’activisme diplomatique du président Abdoulaye Wade. L’ambassade des Etats-Unis à Dakar présente le chef de l’Etat sénégalais comme « quelqu’un qui se prend pour un chef d’Etat international de premier plan », prédestiné à la résolution de crises comme le coup d’Etat qui venait de se produire au Niger. « C’est un médiateur en série (ou voudrait l’être) qui a déclaré à de nombreux interlocuteurs qu’il méritait le prix Nobel », selon la représentation américaine à Dakar, qui donne de nombreux exemples comme Madagascar, le Zimbabwé, le conflit israélo-palestinien, le conflit entre les Etats-Unis et l’Iran, où le président sénégalais a tenté des médiations. Les Américains s’interrogent sur le rôle que Wade serait amené à jouer dans la crise nigérienne, soulignant que le Sénégal n’a pas les mêmes relations avec le Niger qu’avec la Mauritanie, où la médiation sénégalaise avait été plus heureuse. Le rédacteur du texte révèle que l’ancien président nigérien (Tanja) a été déposé au moment où le ministre des Affaires étrangères, Madické Niang, était dans l’avion en partance pour Niamey et a dû atterrir d’urgence à Ouagadougou.
Selon leur analyse, le Sénégal se limiterait à des déclarations de principe et pour retour rapide à la légalité institutionnelle. Toutefois, notent les Américains, le président sénégalais est un activiste diplomatique qui n’aime pas perdre la face et assumer les échecs. L’ambassade américaine avertit ainsi que « très probablement, si la médiation échoue, le président Wade va s’en laver les mains et ne plus revendiquer la paternité de la crise. C’est ce qu’il a fait quand les négociations entre les présidents du Tchad et du Soudan se sont retrouvées dans l’impasse, lors d’une médiation qu’il a initiée en marge du sommet de l’Oci tenu à Dakar. Quand il a su que les négociations allaient échouer, Wade a déclaré qu’il n’avait jamais voulu s’impliquer dans ce dossier. Le Secrétaire général de l’Onu Ban Ki Moom a eu à déplorer le revirement du président sénégalais et à lui demander de terminer ce qu’il avait commencé ». La note se termine par une remarque peu glorieuse à l’endroit du ministre Madické Niang : « Si le Sénégal veut s’engager dans une médiation dans la crise nigérienne, il est peu sûr que le ministre des Affaires étrangères, Niang, est aussi expérimenté que son prédécesseur Cheikh Tidiane Gadio.
Auteur: senewebnews
Publié le: Mardi 30 Août 2011
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