Selon  une  enquête  démographique  du  ministère  de  la  santé,  le  taux  de prévalence de  l’excision, des  filles  âgées  de  15  à  49  ans,  s’élève  à  92%  dans  la  région  de Kédougou,  à  85%  dans  celles  de Tambacounda et de Kolda, à 86% dans  celle de Sédhiou et à 56% à Ziguinchor.

Conscients du danger médical qui guette cette tranche d’âge, des parlementaires s’investissent dans la sensibilisation pour l’abandon définitif de l’excision dans les pratiques culturelles. C’est ainsi que le comité de pilotage pour l’exécution du plan d’action  pour l’abandon de l’excision, mis en place par  l’association  des parlementaires  européens  partenaires  de  l’Afrique  (Aweta),  sillonne,  depuis une semaine,  ces  régions  pour  convaincre  les  autorités  administratives,  religieuses  et politiques  à s’impliquer dans la lutte contre l’excision.

« Certes des poches de résistance sont notées dans les zones fortement religieuses, mais nous avons pu recueillir des témoignages poignants de chefs religieux convaincus de la nécessité d’abandonner l’excision » a souligné Oumar Ndoye, coordonnateur du comité de pilotage.

Financée par l’Unicef, le Fnuap et Aweta, cette visite de terrain des parlementaires est la troisième étape  du  plan d’action après la  formation  des  députés et  des  représentants des  régions  ciblées et l’atelier de sensibilisation des membres de la commission santé de l’Assemblée Nationale.

Dans  sa  démarche  qualitative,  le  comité  de  pilotage  veut  amener  les parlementaires  des  régions cibles à  dire  non à l’excision  devant leurs électeurs en faisant  prévaloir l’argumentaire médical. La stratégie du comité consiste à poser trois questions aux autorités administratives, religieuses et aux femmes leaders et exciseuses. A quoi pensez-vous quand on parle d’excision ? Quels sont les effets de l’excision sur les filles ? Qu’attendez-vous des parlementaires ? 

C’est  Awa Dia Thiam, la présidente de la commission santé de l’Assemblée Nationale, qui préside le comité de pilotage.