Glamour, l’esclavage ? C’est ce que peut laisser penser une série de photos intitulée "Be my slave" ("Sois mon esclave") présentant la collection de la créatrice de mode pakistanaise Aamna Aqeel. Ces images, publiées dans la revue Diva, mettent en scène une mannequin blanche et un enfant noir. Ce dernier sert d’esclave à la jeune femme, l’abritant avec une ombrelle, portant son sac, s’allongeant à ses pieds...
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Cette série a provoqué l’indignation de la presse pakistanaise. Dans un article publié par l'Express Tribune, Salima Feerasta estime que ces images sont "répugnantes, à connotation raciste et colonialiste".
A Aamna Aqeel, qui refuse de voir là un quelconque racisme et a justifié le choix de son modèle par le fait que cet enfant "travaille dans un garage et a voulu un peu de travail", elle répond que peu de parents auraient en effet accepté "de laisser leur enfant jouer un tel rôle dégradant".
La journaliste Usama Hamayun critique elle aussi ce choix de la créatrice de modesur son blog Style Inn : "Sa collection [à la Fashion Pakistan Week] avait été plébiscitée et j'avais moi aussi aimé son travail. Mais cette série me dégoûte. Jouer de façon aussi crue avec ce thème dans un pays où le racisme et le travail forcé sont des problèmes critiques n'est en aucun cas acceptable, ni esthétiquement plaisant.
On peut être à l'avant-garde de la mode et repousser les limites mais les images ci-dessus relèvent simplement d'un manque de goût et d'une attitude offensante."Aamna Aqeel affirme qu’elle souhaitait faire émerger ainsi la question du travail des enfants, qui se pose au Pakistan.
Les commentaires publiés sur sa page Facebook, où elle a posté certaines images, prouvent qu'elle a manqué son objectif si c'était bien celui-là. "Irresponsable", "vicieux", "dégoûtant", figurent parmi les qualificatifs, relève Buzzfeed.
Ce n’est pas la première fois que le milieu de la mode est confronté à des accusations de racisme. En mars, la marque Mango avait notamment fait scandale en mettant en vente sur son site une ligne de bijoux appelée "Esclave", avant d’évoquer "une erreur de traduction", rappelle le site La 1ère.
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