Amy Mbacké Thiam, championne du monde 2001 du 400m dames, a révélé mardi, à Dakar, que le recteur de l'époque de l'université de Sherbrooke (Canada) où elle s'entraînait en 2002, lui avait proposé la nationalité canadienne qu'elle a déclinée.

"Je peux vous dire que ma fierté de défendre les couleurs de mon pays partout et de le servir, m'a amené à refuser de prendre la nationalité canadienne en 2002, alors que je m'entraînais à l'université de Sherbrooke", a indiqué ce mardi l'athlète sénégalaise lors d'une conférence de presse.

Amy Mbacké Thiam, entourée de la famille du sport sénégalais, procédait au lancement de son association "Cœur de Lion", qui entre autres objectifs se propose de participer au développement du sport national et de favoriser la solidarité et les échanges entre les sportifs anciens comme actifs.

"Le recteur de l'université de Sherbrooke m'a proposé en plus de la nationalité canadienne, 150.000 dollars canadiens, afin que j'aille rencontrer Lamine Diack (le président de la Fédération internationale d’athlétisme) pour hâter le processus de naturalisation", a-t-elle précisé.

"J'ai refusé, lui expliquant que je suis fière de défendre les couleurs de mon pays. Je veux que la jeune génération retienne cela de moi", a dit celle qui, en plus de la médaille d'or en 2001, a gagné le bronze aux Mondiaux de Paris, le 27 août 2003.

Championne du monde 2001 à Edmonton (Canada), Amy Mbacké Thiam avait obtenu une bourse de l'université Sherbrooke pour se préparer aux Mondiaux de 2003 et aux Jeux olympiques de 2004 au Canada. Elle s'entraînait à l'époque au CIAD (Centre international d'athlétisme de Dakar).

Le recteur de l'université canadienne lui avait d'ailleurs proposé de prendre la nationalité de son pays pour pouvoir défendre ses couleurs lors des JO 2004 à Athènes (Grèce).

Plusieurs athlètes africains ont changé de nationalité ces dernières années pour améliorer leurs conditions de vie.