L’analyse des demandes déposées pour le recrutement à l’Agence nationale de la sécurité de proximité (Ansp) montre combien le Sénégal manque de travail. Même des titulaires de la Licence et du Master en sont arrivés à vouloir être des veilleurs de quartiers, faute de travail.
Sur les 18.800 dossiers déposés, le Comité national de pilotage a enregistré 1 874 candidatures féminines, 5 501 anciens militaires et 8 demandes de personnes vivant avec un handicap physique. Mais le plus cocasse c’est qu’il a aussi reçu 109 candidats qui ont le niveau de la Licence ou le Master, 1 100 qui ont le Baccalauréat, 3 659 qui ont le Bfem et 4 338 qui ont le certificat ou d’autres qualifications.
Ce qui fait dire au sociologue Kaly Niang, dans l’Obs, que «ces jeunes, dont des titulaires de Licence ou de Maîtrise qui n’ont pas une seule fois hésité à présenter des dossiers pour des postes d’agents de sécurité, vivent ce qu’on appelle en sociologie : «Le paradoxe d’Anderson». Ce paradoxe, dit-il, s’explique tout d’abord par un phénomène de dévalorisation des diplômes lié à l’élévation générale du niveau de formation. Autrement dit, plus il y a de maîtrisards, par exemple, moins il y aura des opportunités pour les postes en adéquation avec la formation. C’est pour cette raison que des jeunes sont formés sans pour autant avoir la garantie d’une quelconque insertion. S’y ajoute aussi le déphasage entre la formation et les exigences du marché de l’emploi. «Le diplôme est comme une monnaie : il connaît aussi une inflation qui entraîne une baisse de sa valeur. Ce qui entraîne un relâchement du lien entre diplôme et statut social. C’est cela qui explique aujourd’hui que des jeunes avec leurs diplômes d’études supérieures soient en chômage ou simplement en situation d’exercer un métier qui n’a rien à voir avec leur formation de base, pour faire face aux difficultés de la vie. C’est une stratégie de survie économique pour fuir les logiques d’exclusion», dit-il.
Auteur: Seneweb News
Publié le: Mardi 12 Novembre 2013
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