Alors que sa côte commence à être au plus bas dans les sondages publiés par l'Observateur et que les Sénégalais doutent sérieusement de lui, le président de la République a effectué une virée académique dans la prestigieuse université de Boston. Pédagogue et provocateur, il n'était pas loin de devenir "Monsieur petites blagues".
Il était en costume bleu, mais une toge de professeur lui serait allé à merveille, Macky Sall ayant fait montre de talent et de pédagogie, avant-hier, à la prestigieuse université de Boston où il a expliqué sa vision du Sénégal, un thème développé devant la communauté universitaire de la capitale du Massachusetts. Dans cette ville couverte d'un épais manteau de neige, le chef de l'Etat a pu chauffer son auditoire, quelquefois avec des traits d'humour insoupçonnés. Comme à la question du président de l'université de Harvard, M. Ellwood, de savoir s'il a toujours nourri l'ambition de devenir "president of Senegal". Il a répondu que ce ne fut pas toujours le cas, mais qu'il n'était pas, non plus, écrit que "les géologues amis des profondeurs de la terre étaient interdits de remonter la surface afin d'émerger". Passant alternativement de l'Anglais au Français, le numéro 1 sénégalais a exposé les opportunités et les chances du Sénégal dont la première est, pour lui, le sentiment d'appartenance à une même Nation qui s'est construite avant même l'accession à la souveraineté internationale. Avec une pointe de fierté, Monsieur Sall a rappelé que le Sénégal riche de 95 % de musulmans a été dirigé dans la paix et la stabilité pendant vingt ans par Léopold Sedar Senghor, homme multidimensionnel issu de deux minorités, les catholiques et les Sérères.
Revenant sur notre tradition électorale ancrée depuis 1848, le successeur de Me Abdoulaye Wade a aussi fait état de sa propre élection pour mettre en exergue les formidables ressorts par lesquels notre pays réussit à juguler les démons qui font ravages ailleurs en Afrique."Mais nous revenons de loin", tempère-t-il modestement.
Dans la vision de Macky Sall, l'Afrique doit nécessairement s'appuyer sur trois piliers fondamentaux pour consolider la démocratie : la bonne gouvernance, la justice sociale et la lutte contre la pauvreté.
Assailli de questions par des professeurs, des étudiants américains et africains, notamment sénégalais, il s'est davantage expliqué sur des questions liées à la place de la femme, l'insertion des jeunes diplômés, l'adéquation formation-emploi, la place des minorités, la mendicité, la réédition des comptes, entre autres. Avant Macky Sall, Dilma Russef du Brésil et d'autres personnalités du monde avaient répondu à l'invitation de la John Kennedy Junior Forum.
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