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Un sénégalais tué à l’étranger : Samba Kâ froidement abattu par des inconnus en Angola

Auteur: Abou KANE

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Samba Kâ, natif du village d’Ogo dans le département de Matam, a connu une mort atroce à Luanda où il tenait son petit commerce. Ce jeune ressortissant sénégalais a été mortellement poignardé, hier, et son corps déchiqueté par des bandits. Un crime «crapuleux» qui a plongé dans l’indignation toute la communauté qui demande aux autorités sénégalaises de briser le silence face aux nombreuses agressions mortelles dénombrées dans ce pays.

(Correspondance) - C’est hier vers 10 heures et demie que Samba Kâ, un jeune commerçant sénégalais, a été froidement abattu à coup de gourdins et de couteaux par des quidams. Le corps de ce compatriote originaire du village d’Ogo dans le département de Matam, a été déchiqueté par ses assaillants et jeté en pleine rue du quartier Kolamba en pleine capitale luandaise, au risque d’être à la merci des chiens qui erraient non loin du lieu du crime. Secrétaire général et chargé des relations extérieures de l’Association sénégalaise des ressortissants de Luanda, Adama Diallo, qui nous a joint hier par téléphone, précise que Samba Kâ a été molesté, souillé avant d’être froidement tué devant son magasin de vente. Cet originaire de Boké Dialloubé explique que le défunt, qui n’était qu’à la fleur de l’âge, était établi dans la ville de Luanda depuis quelques années pour gagner honnêtement sa vie et que cette agression mortelle est «la énième enregistrée dans cette capitale angolaise où tuer des personnes est comme tuer des mouches». Samba Kâ a été enterré le même jour au cimetière de Kamama où il a été accompagné par une foule composée de plusieurs ressortissants musulmans. La prière mortuaire a été dirigée par Ibrahima Soumaré, Imam dans le quartier Kamama, confie M. Diallo.

Selon ce dernier, chaque jour que Dieu fait dans cette ville, cinq personnes sont tuées, au mieux des cas, par des bandits. Une criminalité qui va crescendo dans l’indifférence totale des autorités angolaises, selon notre source. «L’Etat n’a jamais réagi au phénomène pour protéger les ressortissants des communautés de la Cedeao», s’indigne M. Diallo, domicilié au quartier Pountougou en banlieue luandaise avec quelques Sénégalais. Selon lui, la seule loi qui vaille dans ce pays reste de s’armer comme les bandits, pour protéger sa peau. Car, explique-t-il, les hommes de sécurité, qui sont pourtant partout dans la capitale, ne sont nullement préoccupés par la sécurité des populations et de leurs biens. «Au contraire, révèle M. Diallo, «ici, nous avons l’impression que cette criminalité, à laquelle nous assistons tous les jours, n’a jamais dérangé les autorités, encore moins les agents de sécurité».

En tous les cas, les compatriotes sénégalais établis en Angola soutiennent avoir déjà saisi le Consul du Sénégal et les autorités sénégalaises pour réclamer plus de sécurité. Aussi, la communauté sénégalaise endeuillée demande-t-elle à l’Etat de briser le silence et faire face aux morts sauvages qui, si l’on n’y prend garde, risquent d’installer ce pays dans des guerres ethniques. La communauté sénégalaise vivant à Luanda est d’autant plus outrée par ces tueries dans lesquelles elle paie un lourd tribut que l’Etat du Sénégal n’a jamais officiellement condamné ces actes barbares. Suffisant pour que Ibrahima Soumaré, Président de la colonie des ressortissants de la communauté Cedeao à Luanda, interpelle le ministre des Affaires étrangères et celui chargé des Sénégalais de l’Extérieur, afin que des solutions idoines soient prises dans de meilleurs délais. A l’en croire, les ressortissants de la Cedeao en Angola ne peuvent pas être dans des situations difficiles pendant que dans un pays comme le Sénégal, les Angolais vivent en paix.

Auteur: Abou KANE
Publié le: Mardi 04 Décembre 2012

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