Contrairement à ce que l’on pense, tous les concessionnaires automobiles, qui opèrent sur la place dakaroise, ne souffriraient pas d’une rallonge de l’âge des véhicules importés de 5 à 8 ans. Selon la directrice commerciale de Cfao Sénégal, ce sont plutôt ceux qui représentent les marques asiatiques à bas prix qui devraient avoir des soucis à se faire, selon Carine Ramey Sy.

Ce n’est pas tout le monde qui aura peur de la rallonge sur l’âge des véhicules importés au Sénégal. Au moment où certains concessionnaires s’inquiètent déjà de la mesure annoncée par le candidat Macky Sall, et qui a été bien accueilli par les conducteurs, d’autres ne s’inquiètent pas outre mesure. Pour eux, les véhicules qu’ils commercialisent ont une clientèle déterminée qui reste fidèle aux exigences de qualité, de fiabilité et longévité de leurs marques. C’est le cas de la filiale sénégalaise des Comptoirs français d'Afrique de l'Ouest (Cfao). Sa directrice commerciale, Carine Ramey Sy, qui présentait hier à la presse le nouveau modèle Suzuki, la SX4, estime en effet qu’une telle mesure n’entamerait en rien leur part de marché.

‘C’est plus nos concurrents, qui représentent des marques chinoises à bas prix, qui risquent d’être plus touchés. Nous, avec les marques Peugeot, Toyota et Suzuki que nous commercialisons, on ne le ressentira pas’, note Mme Sy. Qui pense que la mesure serait bonne pour les citoyens sénégalais dont la majeure partie pourrait ainsi acquérir des véhicules d’occasions, même si cela se fera au détriment de certains concessionnaires automobiles de la place dont les chiffres d’affaires risqueraient forcément d’en pâtir. ‘Quand l’Etat a pris la mesure d’interdire les véhicules de plus de 5 ans dans le pays, les ventes ont augmenté’, révèlent la responsable commerciale de Cfao. Non sans ajouter que les voitures commercialisées sur la place dakaroise peuvent souvent présenter des caractéristiques similaires mais se différencient au niveau de la solidité.

Argument que de nombreuses complaintes d’autorités contractantes qui ont acheté des véhicules au niveau de ces concessionnaires moins-disant ont fini de corroborer. En effet, plusieurs sociétés étatiques se sont retrouvées avec des ‘marques chinoises’ qui répondaient à toutes les caractéristiques du cahier des charges de leurs appels d’offres pour l’achat de véhicules. Car, coincées par la rigueur du code des marchés publics, elles étaient obligées d’acheter chez ces derniers sous peine d’enfreindre les textes qui régissent la commande publique. Mais, au bout de quelques mois, ces véhicules ‘à bon prix’ tombent en panne et nécessitent des réparations qui, pour peu, explique-t-on, atteignent la différence d’avec les marques de véhicules solides et adaptés à l’usage.

Notons que le marché de l’automobile sénégalais connaît, depuis plus d’une dizaine d’années, un grand essor. Plusieurs marques asiatiques ont même fini par venir bousculer celles françaises, américaines et allemandes qui jusqu’à une époque récente se partageaient ce modeste marché. Et aujourd’hui, trois concessionnaires, ‘la Cfao Sénégal’, pour les marques Peugeot, Toyota et Suzuki, ‘la Sénégalaise de l’automobile’, avec les marques Ford, Mitsubishi, Kia, entre autres, et ‘Espace Autos’ avec les asiatiques Greate Wall, Chery, Foton, entre autres, s’accaparent de l’essentiel des ventes.