(AfriSCOOP Rédaction) — C’est l’un des feuilletons les plus longs du paysage… politique sénégalais, avec des rebondissements à en perdre le souffle. Il s’agit de l’affaire Wade-Idy, en référence au Président Sénégalais et à son ancien premier ministre, Idrissa Seck. Après nous en avoir fait voir de toutes les couleurs ces six dernières années, ils ont récidivé en cette fin de novembre 2010 très politique comme du reste tout le temps au pays de Senghor. C’’était lors de la rencontre du comité directeur du Parti Démocratique Sénégalais (PDS, au pouvoir). Ils ont réussi la prouesse d’inventer un autre CDI (Cirque à Durée Indéterminée). Pour camper le décor, disons que le premier s’est déclaré candidat, il y a bientôt deux ans pour une élection présidentielle qui aura lieu dans un peu plus d’un an maintenant. Le second, « né pour devenir numéro un », comme il le dit lui-même, commence à s’impatienter et s’oppose au patron. A l’en croire, son « père adoptif » n’a pas le droit de briguer un troisième mandat. Il a fait valoir cette position en plein comité directeur et en présence du principal concerné, ce qui n’est pas rien dans la jungle du PDS où le maître incontestable et incontesté règne comme le roi-lion et ne supporte guère qu’on lui tienne tête. Ainsi sans surprise, les soutiens de l’ancien premier ministre n’étaient pas lésion. Sur près de 70 membres qui composent ce club restreint des pontes du parti au pouvoir, deux personnes ont partagé l’avis de l’ancien président de la défunte formation politique « Rewmi ». Il s’agit de son inconditionnel et bras droit, Pape Diouf et du truculent avocat Me Doudou Ndoye qui garde toute sa liberté de pensée, même au PDS. Autrement dit, tout le reste de la bande ne voit aucun inconvénient à ce qu’un vieillard se présente à 86 ans à une élection présidentielle dans un pays qui se veut démocratique, bourré de talents et aspirant au développement. Le comité directeur du PDS n’en a non plus cure de l’avis très partagé des juristes et autres constitutionnalistes qui trouvent qu’un troisième mandat de Wade n’est ni plus ni moins qu’anticonstitutionnel. Bref, Idy a été mis en minorité. Frustré, il déclare sa candidature. Wade lui conseille, sans rancœur paraît-il, de prendre des vacances… Lui réaffirme sa conviction sur une invalidation de la candidature de président sortant. Mais contrairement à ce qui s’est passé depuis 2007 suite à ses audiences controversées avec Wade, cette fois-ci, il risque plutôt de marquer des points en ayant osé ouvertement exprimer tout haut ce que beaucoup de Sénégalais pensent tout bas devant le principal concerné. Toutefois, certains ne s’abstiendront point d’inscrire cet ultime événement dans la logique de l’ambition de celui qui veut devenir président par tous les moyens. Et souligneront ses multiples marchandages avec le secrétaire général du PDS, Abdoulaye Wade qu’il veut coûte que coûte succéder à la tête du pays.
Auteur: Afriscoop
Publié le: Dimanche 28 Novembre 2010
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