Il se dit enseignant et il y a de quoi prier tous les dieux du monde qu’il n’enseigne rien à nos enfants. Pas la moindre lettre de son alphabet intarissable de grossièretés qui constituent son vocabulaire. Qu’on ne confie donc pas, l’avenir et la formation des plus jeunes générations, à un spécialiste de l’invective, maître incontesté dans l’art de pondre des inepties.Il fait pitié, en lieu et place du mépris qu’inspirent à bon nombre de nos compatriotes, ses sorties regrettables, indignes d’un formateur. Un individu qui s’illustre de plus en plus dans la bassesse. A chaque fois qu’il lui arrive de remuer la langue, l'envie nous prend aussitôt de mettre les doigts dans l'oreille. C’est donc son exclusion formelle de la fonction publique qui est souhaitable, et l’exigence de son départ du réseau d’enseignants dont il se réclame, pour enfin, en faire un cas d’école devant la nouvelle commission de discipline nouvellement mise en place par ses camarades de parti qu’il a fini d’indisposer au plus haut niveau.On se comporte tel un vulgaire distributeur automatique de bêtises et on ose se réclamer d’une corporation aussi noble que celle qui a le privilège de former les élites de demain.Il est à se demander ce qu’il pourrait enseigner aux plus jeunes, étant donné qu’il faut, à cet individu, tout lui apprendre y compris les bonnes manières, les règles les plus élémentaires de la vie courante : le respect. Et aussi, le droit au silence, le devoir de se taire.Serions-nous dans la plus farouche adversité, il y a des barrières que l’idiot utile de la République même, se garderait de franchir. Il suffit de faire preuve de bon sens, d’être en mesure de convaincre l’opinion qu’on ne dispose pas d’un Q.I. très en deçà de la norme pour s'exprimer de la sorte, et qu’on ne soit pas non plus obligé de «braire» à chaque fois qu'on se retrouve devant un micro ou face à l'objectif.Ça n’a jamais volé aussi bas et tout le monde peut en convenir. Or, nul ne devrait s’arroger à lui seul, le droit de polluer l’atmosphère politique, le «privi-lèse» d’emmerder les Sénégalais gratuitement.Ne guère s’attendre donc de ces types qu’ils élèvent le niveau du débat public. C’est d’emblée leur présence, leur immixtion dans ce débat qui pose problème, étant donné que sous le couvert de la démocratie et de la libre expression, on donne la parole à tout le monde y compris à ceux qui n’ont rien à dire, ceux-là même qui, à défaut de se taire, se sont mis à parler des personnes, à insulter les origines sociales ou ethniques de l'autre, en lieu et place des principes élémentaires qui constituent le soubassement de tout débat utile qui mérite d’être relayé dans les médias.Et c'est d'autant plus inquiétant pour l'avenir du pays, lorsque ces derniers revendiquent leur proximité avec le chef de l'Etat, le chef du gouvernement, se posent en modèles et aspirent à assurer la relève de la formation politique au pouvoir. Relèverait-il d'une lapalissade que de dire que le fait de charger sur le dos d’un âne des livres, de la connaissance utile, n’a jamais fait d’un quadrupède un être savant, un être civilisé. Lui demander d’en faire usage revient à encourager sans le vouloir, la bêtise humaine et c’est ce à qui on assiste depuis des jours. On a beau renouveler l’expérience mille et une fois, le résultat sera toujours aussi décevant. Comme Locke pour Maistre, le mépris de Suz-âne, c’est tout simplement, le début de la sagesse. Momar Mbaye