L’ex-directeur de l’Ocrtis a passé le témoin hier à son successeur, Mame Seydou Ndour. Une ambiance polluée par les révélations du scandale de la drogue qui mouille de hauts responsables de la police.
La météo avait annoncé une atmosphère lourde dans les locaux de l’Office central de répression du trafic illicite de stupéfiants (Ocrtis). Les nuages qui couvrent encore le scandale de la drogue dans la police ne s’étaient pas dissipés qu’une passation de service est calée entre le Directeur sortant et son successeur. La température matinale affiche une chaude ambiance qui aurait dicté un décalage de quelques heures du passage du témoin. La sérénité se lit sur son polo à rayures au cou ouvert, un jean bleu, un téléphone à la main et le colt en exergue. C’est finalement à 15 h que le commissaire Cheikhna Cheikh Saadbou Keïta a remis la patate chaude aux mains de Mame Seydou Ndour. L’homme qui a mis la République en transe, la police au devant de la scène, de hauts képis en cause, par ses rapports, dégage un air de flic à l’affût. Il retourne à l’Ocrtis, situé dans les locaux du commissariat central, pour faire ses adieux, n’ayant pas eu le temps de le faire parce que dégommé par un communiqué du Conseil des ministres.
A l’Ocrtis, chacun vaque à ses occupations. Point de signe indiquant qu’une cérémonie de passation de service est prévue sur les lieux. Si la présence du nouveau directeur de l’Octris ne s’est pas fait sentir, ce ne fut pas le cas de Cheikh Saadbou Keïta. Arrivé sur les lieux quelques minutes avant 16h, il s’est fait remarquer par la forme et l’allure imperturbables, lançant un bonjour jovial aux journalistes qui l’attendaient dans le hall. La même mine qu’il affichait à la fin de la cérémonie. La séance à huis clos à laquelle ont pris part, le commissaire Mamadou Boye directeur de l’inspection des services de sécurité, le commissaire Boubacar Sadio, représentant du Directeur général de la police nationale (Dgpn) mis en cause dans cette affaire de drogue, ainsi que les deux directeurs a durée plus d’une heure. Quelques minutes après 17h, la porte s’ouvre à nouveau. Cette fois ce sont quelques agents du service qui sont invités. Certains d’entre eux, le visage renfrogné, semblaient en vouloir à leur ex-chef qu’ils ne voulaient même pas nommer. «Si c’est le nouveau directeur qui veut nous voir, il n’y a pas de problème», a soutenu l’un d’entre eux sur un ton sérieux. Et la tension poussait jusque dans les petits mots pour exprimer le courroux visiblement étouffé. On se libère : «C’est un voleur qui crie au
voleur ! ».
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