Son surnom évocateur lui vient des pratiques mystiques, incontournables dans l’arène. A Fass où il officie depuis une quarantaine d’années, elles ont fait la réputation de cet homme qui n’en a que 55. Le 8 août prochain, Moussa Gning quittera l’écurie de Fass, en même temps que Moustapha Guèye marquera son départ officiel de la lutte sénégalaise par un jubilé. On ne verra donc pas le sorcier courir après les marabouts, pour assurer des victoires qui se gagnent avant combat. « Ma mère a des origine gambienne, particulièrement « Socé » (Diamé Djilanka), ce qui a fait que je maitrise certaines choses. Le mystique existe. (…) C’est prier pour que le bon dieu exauce nos prières », clame le « sorcier ». Aucune amertume au bout de la langue. Mais quelques regrets sans doute. La lutte, qui génère des centaines de millions à ceux savent faire usage de leur force physique, est ingrate avec ceux qui assurent l’armature mystique. Elle ne lui a rien apporté. Le talisman pour la victoire des lutteurs ne l’a pas aidé dans la vie, clame Moussa Gning. « J’ai sacrifié ma vie pour la lutte et cela ne m’a rien rapporté. Je n’ai rien gagné dans la lutte. Tout ce que j’ai eu, c’est grâce au football, mes amis ministres, mes amis footballeurs européens...», déclare le « sorcier ». Une décision que partage sa famille. J’ai passé plus de 40 ans dans l’arène, et il faut savoir dire stop. Même ma famille m’interdit de m’investir comme je le faisais auparavant. Je vais prendre ma retraite. J’ai fait une autocritique avec toute ma famille et j’ai décidé d’arrêter le 8 Aout le jour du jubilé de Tapha Gueye. Je ne vais plus porter mes chaussures pour chercher des marabouts pour tel ou tel autre lutteur », assure le sorcier.