«Donnez-moi du temps. J’arrive ! Je sais que c’est une équipe qui a un gros potentiel sur le plan offensif, une des meilleures en Afrique. Je sais aussi qu’il y a quelques lacunes, quelques postes qu’il faut pouvoir en joueurs de haut niveau.»
Comment avez-vous accueilli cette nomination comme sélectionneur des Lions du Sénégal ?
Avec beaucoup de joie et d’enthousiasme. C’était une option. Je cherchais à trouver une équipe qui puisse remplir les critères pour participer à la Can et éventuellement une qualification pour la coupe du monde. Avec le potentiel du Sénégal, je pense que tous les critères sont réunis pour atteindre cet objectif. C’est pour moi une très bonne chose, d’autant plus que j’avais été privé de cette qualification en coupe du monde avec le Cameroun
Mais vous héritez quand même d’une équipe qui vient de vivre une Can 2012 désastreuse, comment comptez-vous remettre le Sénégal sur les rails ?
La Can est toujours compliquée à jouer. Le premier match est très important. Si vous le négociez mal, le doute s’installe. Vous êtes obligé de gagner le deuxième et le stress peut vous mettre en difficulté. C’est un tournoi compliqué à jouer. A partir du moment où vous négociez mal le premier match, vous êtes dans une situation compliquée. C’est ce qui s’est passé pour le Sénégal. Ce classement (dernier du groupe), il ne le méritait pas, par rapport à la qualité et au potentiel de l’équipe.
Pour le moment, il y a des objectifs, des matches qui arrivent très vite, on aura très peu de temps pour travailler. Mais j’espère pouvoir travailler en profondeur, avec, notamment, l’équipe olympique, qui a réussi une qualification aux Jeux olympiques. Ce qui est fabuleux pour le peuple sénégalais.
Pour les hommes sur qui je compte m’appuyer, cela découlera, en partie, des discussions que je pourrais avoir avec chacun des joueurs. J’essaierai de trouver le leader le plus approprié, celui qui m’aidera dans mon travail, qui pourra calmer de temps en temps l’ardeur de certains joueurs. Ça fait partie d’un travail psychologique qu’il faut mettre en place le plus vite possible, de façon à ce que le groupe se forme bien et vive bien.
Bien sûr, j’ai vu les matches de la Can, qui n’étaient pas les meilleurs dont on pouvait disposer pour voir les joueurs. Bien entendu, je vais visionner des cassettes. Je compte aussi sur les gens qui sont en place, en essayant de trouver des adjoints qui me donneront de bonnes idées avec lesquelles je pourrais avoir une bonne communication.
«Je suis un homme de communication, mais je n’accepte pas tout ce qu’on me dit»
Par rapport à ces adjoints, avez-vous fait votre choix ?
Il n’y a rien de défini encore. La seule chose que je peux vous dire, c’est que ce sera un staff local. (Joseph Koto a été choisi comme adjoint, Ndlr)
Connaissez-vous déjà des techniciens sénégalais…
J’en connais. Particulièrement ceux qui ont évolué en France. Je pense plus particulièrement à Boubacar Sarr «Locotte», que j’ai eu la chance de côtoyer et à qui j’ai fait passer un premier diplôme lorsque j’étais entraîneur affecté à la fédération française de football. On a eu quelques relations.
Est-il est prêt à venir vous accompagner ?
C’est dans l’ordre du possible. Pour l’instant, il n’y a rien de défini.
En Equipe nationale, il y a Ferdinand Coly qui sert de coordonnateur. Avez-vous pris contact avec lui ? Allez-vous continuer à collaborer avec lui ?
Je vais collaborer avec le plus de gens possible. Je suis un homme de communication et j’aurai besoin de l’avis de tout le monde, mais je ne veux pas non plus qu’on dise que j’accepte tout ce qu’on me dit. J’aurai mon avis personnel. Bien entendu, j’écouterai ce qu’il dira et aussi ce que diront les gens qui connaissent parfaitement le football sénégalais.
Vous êtes sous contrat avec Al Arabi au Qatar, quand serez-vous disponible ?
Je suis en train de m’en occuper en ce moment là.
Le délai est très court pour mettre en place une équipe…
(Il coupe) Je sais, mais ce n’est pas un problème.
Vous avez déjà visionné les cassettes des matches de l’Equipe nationale A et celles des Olympiques. Qu’en avez-vous retenu ?
Ça reste des options techniques et tactiques que je me garde de commenter pour l’instant. On aura l’occasion d’en parler plus tard quand je serai sur place.
Avez-vous déjà une idée de l’adversaire pour le match amical du mois de mai ?
J’en ai parlé avec le président (Augustin Senghor). Je lui ai proposé deux ou trois possibilités pour préparer au mieux le match contre le Libéria à Dakar en juin pour le compte des éliminatoires de la coupe du monde.
«Le joueur qui ne donne pas satisfaction dans le groupe par sa mentalité, on le laisse de côté»
La fédération sénégalaise de football a fait de la discipline son credo. Vous êtes très attendu sur ce terrain…
Gérer une équipe nationale est beaucoup plus facile que de gérer une équipe de club. Quand vous n’êtes pas content d’un joueur en Equipe nationale, il suffit simplement de lui signifier qu’il ne sera plus sélectionné la prochaine fois, alors que quand vous gérez une équipe de club, vous avez un objectif et vous ne pouvez pas vous permettre de vous diminuer. Des fois, vous êtes obligé de vous faire violence, alors qu’en équipe nationale, il n’y a aucun effort à faire. Le joueur qui ne donne pas satisfaction dans le groupe par sa mentalité, la sélection naturelle est vite faite. Dans ce cas-là, on le laisse de côté.
«Papiss Cissé doit servir de locomotive au niveau offensif»
Avez-vous cherché à contacter Mamadou Niang qui joue à Al Sadd au Qatar ?
Je vais le voir. Je dois le voir demain ou après-demain.
Par rapport aux Sénégalais, y a-t-il d’autres compétences dans les pays du Golfe ?
Non ! Pour l’instant, comme les délais sont courts, je vais plutôt m’appuyer, en priorité, sur les joueurs qui ont été déjà utilisés à la Can et durant les qualifications aux Jeux Olympiques. C’est déjà un groupe assez important. Après, il y a certainement des lacunes dans cette équipe nationale : il faudra trouver les meilleurs à certains postes. Pour le travail de détection, ce sera trop juste pour le match contre le Libéria le 2 juin à Dakar.
C’est certainement avec beaucoup de plaisir que vous regardez Papiss Demba Cissé briller sous les couleurs de Newcastle…
Bien sûr. Je ne regarde pas que lui, mais on parle énormément de ce joueur-là actuellement. Il fait des matches de grande qualité. Il fait partie de la cour des grands et c’est évident qu’il doit servir de locomotive pour mener l’équipe dans les meilleures conditions au niveau offensif. Bien entendu, une équipe, c’est un tout, pas un seul joueur. Il y a de très bons joueurs, qui, je l’espère, vont aussi donner satisfaction.
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