C’est un triste sort qui s’est abattue sur Khady Seck, demeurant au quartier Mbacké Khéwar. Elle est tombée enceinte alors que son cousin est venu demander sa main. Selon l’accusation, après avoir dissimulé la grossesse, elle a enterré le nouveau-né dans la cuisine, pour ne pas compromettre son mariage avec son cousin. Elle a été condamnée hier à 5 ans de travaux forcés par la cour d’assises de Dakar, séant à Thiès.
Cinq de travaux forcés, c’est la peine qu’a écopée l’accusée Khady Seck, poursuivie pour avoir volontairement donné la mort à son nouveau-né. Les faits ont eu lieu à Mbacké, dans le département de Diourbel. En effet, le 14 septembre 2009, les éléments du commissariat de Mbacké ont été informés anonymement, de l’accouchement clandestin de Khady Seck et qui aurait fait disparaître le nouveau-né. Cueillie et interrogée, Khady Seck nie avec véhémence avoir accouché et déclare même n’être jamais tombée en état de grossesse. Pour y voir beaucoup plus clair, la police envoie une réquisition au médecin chef du district qui, après examen clinique, conclut que la dame présentait tous les signes d’un accouchement récent.
C’est à partir de là, que Khady Seck passe à table, indiquant avoir accouché sans aucune assistance, d’un enfant de sexe masculin le 4 septembre 2009 vers 18 heures, au moment où la maison était déserte, d’avoir coupé le cordon ombilical avec ses doigts et d’avoir enterré l’enfant dans la cuisine. Mais avant de l’enterrer, elle avait pris soin de cacher le corps dans le tiroir de l’armoire pour ne procéder à l’enterrement que le lendemain vers midi. De son audition, il résulte qu’elle est tombée enceinte des œuvres d’un certain Babacar Dièye, alors que son cousin venait de faire toutes les démarches nécessaires pour qu’on lui donne sa main. C’est ainsi qu’elle a caché son état de grossesse à tout le monde, y compris sa mère avec qui elle partageait la chambre.
Sur ce point, l’accusation est allée droit au but en affirmant que l’accusée a dissimulé son état de grossesse afin de se débarrasser du bébé, dans le seul but de ne pas compromettre son mariage avec son cousin. A la barre hier, elle a soutenu qu’il s’agit d’un mort né et qu’elle ne savait même pas qu’elle était enceinte, croyant toujours être victime d’un retard dans ses règles, comme cela lui arrive souvent. Pour l’avocat général, les faits sont constants et clairs. A ses yeux, il relève des faits que l’accusée ne voulait pas de cet enfant et ainsi elle a agi avec préméditation.
Selon lui, c’est dans ce cadre que s’inscrit son attitude d’avoir caché la grossesse et ses parents n’ont été informés que le jour où les policiers ont débarqué pour déterrer le cadavre. Selon l’avocat général, les arguments brandis par l’accusée ne tiennent pas la route. En effet, elle a eu à approcher un infirmier pour se faire consulter mais dans le même temps, elle a catégoriquement refusé de subir un test de grossesse. Pour l’avocat de la défense, il y a trop de doutes autour de ce dossier et rien ne prouve que l’enfant était mort né ou vivant. Il s’y ajoute, dit-il, que Khady Seck n’avait même pas fermé carrément le tiroir, elle a préféré laisser une aération, espérant que le nouveau-né puisse respirer. Il déclare que même l’avocat général n’est pas convaincu de la culpabilité de l’accusé car il a bien dit qu’il lui semble qu’elle est coupable des faits qui lui sont reprochés. L’avocat général avait requis 10 ans de travaux forcés mais la cour a finalement condamné l’accusé à 5 ans de travaux forcésKader KANE
Auteur: Loffice
Publié le: Mardi 03 Mai 2011
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