Pour une histoire de viol et pédophilie exercés sur N.M.D., une gamine qui était âgée de 13 ans, durant l’année 2008 où les faits se sont passés, Amadou Diallo dit «Malal» n’a finalement comparu qu’hier à la barre du Tribunal des flagrants délits de Dakar. 
Il a été en effet récemment appréhendé par les éléments du commissariat de police de Guédiawaye qui avaient ouvert une enquête à la suite d’une plainte de la famille de la fille contre S.F.M.N. «Galass», un jeune âgé de 17 ans, à qui elle reprochait le fait d’avoir entretenu des relations sexuelles avec la mineure. C’est alors qu’elle était sous le feu roulant des questions des policiers que la petite a révélé avoir eu ses premières relations sexuelles avec «Galass» qui était son petit-ami, mais qu’elle avait par la suite été violée à deux reprises par Amadou Diallo, alias Kaw, Malal ou «Pa Niangal». La police qui a pris très au sérieux ces révélations a alors décidé de mener des enquêtes approfondies avant de procéder à l’arrestation de «Pa Niangal», par la suite déféré. 
À la barre du Tribunal des flagrants délits de Dakar, la fille a soutenu mordicus avoir été violée la première fois au domicile du prévenu. Selon elle, lors d’une visite de courtoisie qu’elle et sa copine «Adja», nièce du prévenu, avaient entreprise chez «Pa Niangal», celui-ci en a profité pour envoyer sa nièce à la boutique et abuser sexuellement d’elle. Quant à la seconde fois, dit-elle, le prévenu l’a surprise dans les toilettes de l’école primaire qu’elle fréquentait, vers 13 heures et l’a à nouveau violée. 
Invité à se prononcer sur les accusations portées à son encontre, le prévenu, la quarantaine, les a formellement niées. Il dit ne pas connaître la fille et qu’il ne saurait expliquer les motivations qui fondent de tels dires. Et même s’il reconnaît être fréquent dans l’école primaire, en milieu de journée, Kaw indique que c’est uniquement pour se rendre auprès de la famille de son ami qui fait office de gardien dans ladite école. 
Ces arguments n’ont pas convaincu Me Dieng, le conseil de la partie civile. D’ailleurs, revenant à la charge, il a estimé que plusieurs preuves sont réunies pour asseoir la culpabilité du prévenu. Et qu’il était constant que sa cliente a fait l’objet de ces viols commis par Kaw qui est un «Bëcëk fukk» (marchand ambulant qui fait quotidiennement du porte-à-porte). Pour cela, il a demandé au tribunal de reconnaître le prévenu coupable des faits qui lui sont reprochés et d’allouer à sa cliente la somme de 10 millions pour tous préjudices confondus. 
À la suite des déclarations contradictoires et de la plaidoirie de Me Dieng, le parquet a déclaré que les explications fournies par le prévenu ne sont pas convaincantes. Selon lui, le certificat médical joint dans le dossier a révélé une déchirure hyménale ancienne qui renseigne de la violence des relations sexuelles forcées dont a été victime la plaignante. Estimant que la fille était âgée de 12 ans au moment des faits, il a demandé pour la répression 5 ans d’emprisonnement ferme. 
La défense, sachant qu’une lourde peine attend son client si le tribunal le jugeait coupable, a soutenu que la date de la prescription a été consommée. Une conviction qu’il fonde sur le fait que 3 ans séparent 2008 à 2011. Rejetant la validité du certificat médical brandi dans ce dossier, après tout ce temps, la défense a demandé la relaxe simple ou au bénéfice du doute. L’affaire sera vidée le 16 septembre prochain.