Revoyons tout d’abord quelques fondamentaux.
Pour parler de dette publique (d’endettement de l’État), il faut d’abord parler de déficit public.
Celui-ci apparaît lorsque les recettes (fiscales essentiellement) sont inférieures aux dépenses (budgétaires essentiellement) des administrations publiques.
L’équation économique de base est : recettes - dépenses = X.
X doit être positif sinon la dette publique augmente.
Les États sont alors contraints (pour payer tout le monde) de financer le déficit public par l'emprunt (emprunt qui, à cause des intérêts, augmente encore plus la dette…).
Ces crédits sont souscrits auprès des particuliers, des banques, sur le territoire national ou à l'étranger.
Exactement comme une famille qui dépenserait plus d’argent qu’elle ne gagne et qui serait contrainte, pour vivre et pour rembourser ses dettes, de prendre régulièrement un nouveau crédit…
Oui, vous avez compris, on parle bel et bien de surendettement.
La logique mathématique (1+1=2) s’appliquant à tous, les États, malgré leur stature, n’en sont pas moins soumis aux mêmes lois que le commun des mortels :
Une mauvaise gestion conduit à la faillite.
C’est d’ailleurs ainsi que la plupart des pays résolvaient leurs soucis financiers jusqu’au 18 ou 19ème siècle : par la banqueroute.
La dernière faillite de l’État en France remonte à 1796.
En gros, depuis la Révolution Industrielle, les pays assument leurs dettes.
Celles-ci fluctuent en fonction des périodes de guerre ou de récession qui engendrent beaucoup de dépenses et où les rentrées fiscales diminuent (la dette enfle), et des périodes de reconstruction et de forte croissance qui sont, elles, synonymes de recettes accrues (la dette baisse ou se stabilise).
Qu’en est-il de nos jours ?
Après une baisse de l'endettement due à une forte croissance durant les années 1960 et 1970, les pays développés ont vu leurs dettes fortement augmenter à partir des années 1980.
Et la situation s’aggrave de jour en jour.
Les crises boursières, les abaissements de notation des pays riches et autres réunions d’urgence de nos dirigeants sont les signes tangibles d’un malaise planétaire.
Oui, car, peu ou prou, tout le monde est concerné : les pays endettés qui recherchent des solutions dans l’urgence, et les pays "prêteurs" qui s’inquiètent de la capacité de remboursement de leurs "clients".
Le problème semble pourtant simple à résoudre.
Pour faire baisser leurs dettes, les pays ne disposent que de deux leviers :
L’impôt et les dépenses.
Il suffit d’augmenter les impôts et de baisser les dépenses de l’État.
Oui mais voilà :
Dans un système où nos dirigeants se présentent tous les 2 ou 3 ans devant les électeurs, ces mesures sont difficilement applicables (clientélisme oblige).
Réduire le nombre de fonctionnaires, rogner sur les remboursements de santé, sur les retraites, augmenter la TVA… Tout cela n'est pas gage d’une réélection "facile".
Alors, le discours qui prime est celui de la croissance (le mot magique).
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