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J’accuse … ! Wade et l’ Opposition de Wakh Wahet

Auteur: LeSenegalais.net

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Y’en A Marre du Sénégal 1.0 (vielle version du Senegal) 

« Pour les questions de style, nage avec le courant mais sur les questions de principes sois solide comme un roc » disait Thomas Jefferson, 3e Président  des Etats Unis. En décidant de prendre part à la Présidentielle en même temps que Wade contrairement ce qu’elle a toujours affirmé, l’opposition est dans un flagrant délit de Wakh Wakhet.  En jugeant la candidature de Maitre Wade recevable et  celles de tous les candidats indépendants irrecevables sans juger utile de fournir les preuves de cette irrecevabilité, le Conseil Constitutionnel a parachevé l’œuvre  que les politiciens professionnels du Sénégal 1.0, aussi bien le pouvoir (opposition d’hier) que l’opposition (pouvoir d’hier), avaient bien entamée, à savoir de transformer l’exception démocratique qu’était le Sénégal en la risée démocratique. 

Comment les leaders de l’opposition ont ils pu réduire la question de la candidature de Maitre Wade à une question légale alors qu’il s’agit d’une question de principe. Le Wakh Wakhet est il acceptable pour un chef d’Etat sénégalais? Un candidat sortant peut il aller aux élections présidentielles en promettant qu’il ne terminera pas son mandat ? Non. 

Après avoir failli à toutes les promesses faites au peuple sénégalais, notamment que l’élection présidentielle de 2012 se passerait sans Maitre Wade ou que l’opposition serait unie pour affronter Maitre Wade, voila que l’opposition, en allant en ordre dispersé à une élection présidentielle à laquelle elle risque de se faire laminer, souille la mémoire des martyrs qui avaient répondu à leur appel au péril de leur vie la semaine passée.

Ce manque de respect dont l’opposition fait montre quant à sa parole donnée au peuple sénégalais n’a d’égal que le WakhWakhet  de Maitre Wade et vient confirmer que l’opposition pense, comme ce dernier semble l’insinuer, que ces manifestations qui ont couté la vie à 6 sénégalais ne sont qu’une brise qui n’empêchera ni les uns ni les autres de participer a cette forfaiture électorale de laquelle sont exclus tous les candidats indépendants qui représentaient un espoir pour le peuple sénégalais. 

Après que le conseil constitutionnel ait donné une caution légale à la candidature de Maitre Wade, en bâillonnant au passage la majorité silencieuse représentée par les candidats indépendants, l’opposition s’apprête à donner une caution démocratique à l’élection probable de Maitre Wade en participant à cette élection qu’elle risque de perdre au vu des décisions étonnantes du conseil constitutionnel et du contexte électoral. Le peuple a dit non à un troisième mandat de maitre Wade mais l’opposition a dit oui. 

C’est une ignominie qu’en 2012, le Sénégal, la plus vielle démocratie du continent enregistre 6 morts dans des tensions pré-électorales. Ce bain de sang  aurait pu être évité si de façon responsable la classe politique 1.0 ( vielle classe politique complètement discréditée) était parvenue à un accord sur des règles du jeu consensuelles et immuables. 

De combien d’autres morts avons nous besoin pour revenir à la raison. Combien de sénégalais seront sacrifiés pendant et après les élections vu le contexte global dans lequel elles se déroulent ? 14 sénégalais ont ils le droit de prendre en otage 14 millions de sénégalais ?

  • Le peuple en a marre  de l’absence de débats sur les véritables questions que se posent les sénégalais telles que le cout de la vie, l’éducation, la santé, l’habitat, l’emploi notamment celui des jeunes....
  • Le peuple en a marre de cette démocratie purement politicienne du Sénégal qui ne génère que de la violence et qui exclut les candidatures indépendantes pour réduire le débat public à un débat politicien.
  • Le peuple en a marre d’être instrumentalisé pour contester des résultats électoraux, de voir ses enfants tomber comme des martyrs, de ne plus pouvoir aller travailler tranquillement.

Dans toutes les démocraties qui se respectent, les candidats ne passent pas tout leur temps à parler de validité ou d ‘invalidité de candidatures, ou à polémiquer sur la transparence du processus électoral.

Nous voulons un Sénégal 2.0 une nouvelle version du Senegal moderne et émergent mais le principal obstacle demeure la lancinante question de l’organisation d’élections transparentes qui paralyse le pays depuis plus 30 ans.

Le premier critère de l’émergence est un leadership de qualité et le Sénégal ne pourra pas l’avoir aussi longtemps que l’essentiel du débat public sera un débat électoral.

Ceci est un appel à l’ensemble de la classe politique. Œuvrons enfin pour la paix et la stabilité de notre pays. Faisons preuve de lucidité, de courage et clairvoyance. Oublions nos différences, nos contentieux, nos egos. Pensons au Sénégal et au sénégalais en nous réunissant autour d’une table pour régler définitivement cette question politique qui pollue le débat démocratique avant de nous lancer dans une élection auxrelents de combat de gladiateurs.  L’opportunité nous est donnée d’écrire ensemble une belle page de l’histoire du Sénégal.

Thomas Jefferson, l’un des pères fondateurs des Etats Unis disait « Pour les questions de style, nage avec le courant mais sur les questions de principes sois solide comme un roc ». L’opposition à la candidature de Wade est une question principe  que l’opposition, en participant à la campagneélectorale réduit à une question de style. Les opposants, si ils sont unis comme ils le prétendent sur le principe de la non recevabilité de la candidature de Maitre Wade, se doivent de refuser de participer à la présidentielle dans ces conditions pour ne pas être les complices ou les collaborateurs de cette forfaiture démocratique.

Il est en effet peu probable qu’un président d’un pays à tradition démocratique comme le Sénégal prendrait le risque d’aller seul à une élection présidentielle au risque de se couvrir de ridicule avec un score comparable à celui de Enver Rodja, de Bourguiba ou de  Kim il Sung de la  Corée du Nord ( inspirateur du  monument de la renaissance africaine).

Le refus de participer à la Présidentielle dans ces conditions est la seule arme dont dispose l’opposition pour provoquer une concertation nationale qui permettrait au Sénégal dans la paix et dans des délais raisonnables de régler définitivement la question politique et refonder notre démocratie sur de nouvelles bases et de nouvelles règles afin de créer une environnement transparent et propice pour des élections sans Maitre Wade.

Une vie politique apaisée, premier pré-requis de l’émergence passe par le refus de cautionner la forfaiture. Après la capitulation des leaders des  démocraties occidentales face à Hitler, Churchill déclara dans le Times du 7 novembre 1938 : « ils devaient choisir entre le déshonneur et la guerre. Ils ont choisi le déshonneur, et ils auront la guerre ». L’opposition sénégalaise doit choisir entre le déshonneur et les principes. Elle choisit le déshonneur et elle aura la défaite. Défaite électorale peut être mais défaite morale surement. Le Sénégal 2.0 commence la où Sénégal 1.0 s’achève avec une nouvelle génération de leaders qui ne sacrifieront jamais leurs principes à l’autel des intérêts personnels et conjoncturels, pour redonner au Sénégal la place de leader qu’il mérite en Afrique.

Kéba Keinde, Président de Sénégal 2.0

Auteur: LeSenegalais.net
Publié le: Mercredi 08 Février 2012

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