Un seul sujet dans cette revue de p(a)resse : le sommet «France à fric» qui vient de s’achever à Paris. Fini la grande messe de Papa Hollande, l’homme qui joue le rôle de président en France et prend des décisions, «seul». Une solitude qui d’ailleurs le pousse à se positionner en gendarme sur le continent, tout en déclarant à qui veut l'entendre, le contraire. Vous allez comprendre...

«La France ne fait que jouer son rôle» : Macky sobriété a vu juste. Oui, le même rôle que la France a toujours joué en Afrique, qui consiste à décider de qui soutenir et qui laisser à la merci de rebelles. C’est ce qu’on appelle la neutralité à la "françafricaine", le droit d’ingérence à géométrie variable. La France veut (re)devenir une puissance mondiale, quitte à se singulariser en s’auto-invitant sur le continent où elle renforce sa présence. L’Europe, elle, ne comprend toujours pas ce que cherche la Hollande française en Afrique, et ce que l’Afrique du XXIème siècle devrait attendre de la France de Hollande.

Alpha Blondy, le révolutionnaire aux dreadlocks avait pourtant demandé à l’armée française de dégager. «Nous ne voulons plus de vous !», pestait-il dans un message reçu 5/5 par Wade. Au Sénégal en tout cas, c’était sans regret, sauf du côté de l’Hexagone où ce départ n’était qu’une manière de reculer pour mieux sauter, après avoir fait sauter le verrou Wade et assisté Macky, le président qui répond «oui» à tout ce que dit la France de Sarko à Hollande.

Oui. Là où Wade privilégiait d’autres partenaires étrangers tels que les Indiens, les Chinois, Macky, lui, bien que né après les Indépendances, marche à reculons et semble très nostalgique de l’époque coloniale. Bolloré veut revenir au Port, c’est OK. Idem pour Eiffage qui remporte sans appel d’offres le marché de l’autoroute. Pierre Berger, Pdg du groupe Eiffage envisage même d’investir le marché de la construction d’hôpitaux au Sénégal. Sauf qu’on imagine mal, en France, Berger et son «troupeau» bénéficier d’un quelconque marché qui ne soit attribué dans des conditions transparentes, ou sans appel d’offres. Au Sénégal, on s’en fout, parce que… parce que y a le «molasse». Ce que France veut, Macky dit oui ! Et ce n’est que le début. Wouy fougnou diëm !

«La France n’est pas le gendarme de l’Afrique» : le député français, François Loncle, membre de la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale et spécialiste des questions de défense et de l'Afrique, aura été clair. Sauf que la France est bien présente, pour ne pas dire omniprésente sur la route africaine, de Bamako à Bangui en passant par Dakar. Elle contrôle la situation, intervient et dresse des contraventions, ou contre des rebelles, ou contre des islamistes. Elle ne fait pas le gendarme, dit-on, mais il y a toujours quelque part en Afrique, des «Gens d’armes» de la France...

Toujours en cours la «drôle de guerre» au Mali. De 600, on passe à 1600 soldats déployés en Centrafrique, pour le maintien de la paix dans le pays. Pas plus, «il y’en aura pas davantage», assure Papa Hollande (interdit d’en rire !). Le même avait déjà promis la même chose au Mali avant de renforcer le contingent français dépêché dans le Nord du pays. Hey, Papa Hollande, le jour où la France jouera le rôle de gendarme de l’Afrique, tenez-nous informés ! 

Et de grâce, mettez un terme à la diffusion de ces images de foules d’Africains désespérés et soi-disant «en liesse», debout pour saluer les contingents français. Il faut de la retenue dans toute chose, Papa Hollande. Même une propagande est censée avoir des limites.

«Comme pour le chômage, je compte rétablir la paix en Afrique d’ici la fin de l’année», dit Papa Hollande à son Premier ministre, en plaisantant, comme si la situation revêtait un caractère drôle, qui inspire le rire. Un «je» très mal placé d’ailleurs, pour un président qui a du mal à maîtriser sa politique intérieure, et qui multiplie les initiatives pour se faire «aimer» ailleurs, dans les anciennes colonies françaises où il se présente en sauveur sans y avoir été invité. Comme s’il suffisait à Pape Hollande seul, de décréter la paix en Afrique pour qu’elle devienne effective… Un peu de modestie ne ferait pas de mal, petit François !

Lui, au moins aura été modeste jusqu’au bout. Il aura aussi fait montre d’un courage et d’une générosité qui lui ont valu aujourd’hui, des hommages planétaires. Madiba s’en est allé, emportant avec lui à la fois les pages les plus sombres et celles les plus glorieuses de l’histoire de l'humanité, de l’Afrique du Sud en particulier, de la lutte contre l’apartheid. L’homme de l’année 2013, c’est bien sur Nelson Mandela, le héros de l’ANC, l’ancien président sud-africain, l’homme au mandat unique que l’Afrique ne cessera de vénérer. Repose en paix, Madiba !

Le départ de Mandela n'étant pas une surprise, puisqu’il était attendu depuis longtemps. Des rumeurs le donnaient même mort lors de la visite à Dakar du président Obama. Au Sénégal, Youssou Ndour dont le dernier fils, Nelson, porte le nom de Mandela, a versé des larmes sur le plateau de Tfm. "Ndéysane, émotion, quand tu nous tiens ! Et ainsi, You fit son entrée timide, à Pleurs académie. Ce n’est que l’avant-première, l’ex-ministre-chanteur a en tout cas sa place parmi les grands musiciens du monde, engagés pour rendre un dernier hommage à Madiba, la semaine prochaine. Sauf que cette fois-ci, l’accès aux concerts devrait être gratuit car ce n’est pas tous les jours qu’on perd un Mandela…

Bonne semaine à tous !