La Cour suprême a confirmé la décision de la Cour d’appel qui condamne Mansour Cama à rendre aux héritiers de feu Pierre Babacar Cama (l’ancien patron des Industries chimiques du Sénégal (Ics) la part qui leur revient des biens de leur père, dont il avait voulu les dépouiller. Il faut dire que la Cour suprême n’a pas été tendre envers le patron de la Société sénégalaise d’investissement.
Il lui est tout simplement reproché de n’avoir pas «géré en bon père de famille le portefeuille d’actions des héritiers de feu Pierre Babacar Cama, en étant le principal bénéficiaire de la cession conclue avec un mandataire qui n’avait pas pouvoir de disposition».
L’arrêt de la Cour suprême ajoute que Mansour Cama, dans les colonnes du journal LeQuotidien, «n’était pas censé ignorer ce fait en sa qualité de président du comité de coordination où se prenait l’essentiel des décisions concernant la succession». Et de ce fait, indique encore le juge, «ce faisant le sieur Mansour Cama a manqué à ses obligations de bon gérant et a causé préjudice aux héritiers en les privant injustement de la jouissance de leurs biens». Cette affaire, qui vient d’être ainsi vidée, a pratiquement commencé à la mort de Pierre Babacar Cama.
Du fait des mésententes avec les épouses et enfants de Pierre Babacar, dans la détermination des parts de chaque partie dans la fortune familiale, M Cama a, selon nos confrères, trouvé le moyen, en usant de subterfuges, de se faire céder la part d’héritage de ses neveux et belles-sœurs dans la Ssi ainsi que dans les filiales de cette dernière, à savoir, Tanaf Sa, Sedar new Team Sa, Immoinvest Sa, en passant par des intermédiaires. En première instance, les juges lui avaient indiqué que les intermédiaires qui lui ont cédé l’entière propriété de ces entreprises ne disposaient pas d’un mandat légal pour le faire.
Et Mansour Cama avait été condamné aux dépens, la Cour réservant les droits des héritiers jusqu’à l’inventaire total de la valeur des différentes entreprises, pour quantifier le préjudice qu’ils ont subi. Non content de cette décision, Mansour Cama avait alors usé de tous les moyens légaux à sa disposition, en vain, vu qu'il vient d'être débouté à l’ultime étape. La question qui subsiste dans cette affaire est la suivante : Mansour Cama aura-t-il la grandeur d’âme de se réconcilier avec ses neveux, faire preuve de dépassement, et essayer de sauver l’essentiel de ces entreprises, garantir l’emploi aux personnels qui y travaillent et continuer à en faire des éléments de la croissance économique du pays.
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