Reçu par trois fois en audience en un mois, le leader de Rewmi Idrissa Seck aurait ouvertement manifesté son désir d'intégrer le gouvernement de Abdoul Mbaye en qualité de ministre d'Etat avec des prérogatives clairement définies par le Président de la République. Ce à quoi Macky Sall n’entend pas donner une suite favorable. 

L'ancien Premier ministre de Me Abdoulaye Wade a quitté la gestion des affaires de l'Etat depuis bientôt une décennie se repliant dans les tâches ingrates et anonymes de Thiès dont il est le maire. Réponse habile de Macky Sall : "Pourquoi pas ? Nous allons y réfléchir". C'est alors que le chef de l'Etat entamera une consultation discrète et serrée auprès d'une poignée d'hommes et de femmes de confiance aussi bien dans son parti qu'en dehors. Et les conclusions ne sont pas heureuses pour Idrissa Seck. La réponse est négative. "Depuis dix ans il est hors du système, il veut se refaire une nouvelle santé médiatique, politique et financière pour préparer ouvertement la présidentielle de 2017. Faut donc pas jouer avec le feu...". Entre temps, pour sonder davantage son allié, Macky Sall lui tend un os et également au Pds, le statut de l'opposition. A l'Alliance pour la République, on ne veut surtout pas entendre parler de remaniement avec une entrée de l'ancien Premier ministre Idrissa Seck qui a été le plus virulent contre l’actuel chef de l’Etat pendant la campagne électorale. Il s’y ajoute, selon des observateurs, qu’il y a un mécontentement de plus en plus généralisé à récupérer politiquement. Le Pds est en mal de leader, Ousmane Tanor Dieng joue à fond le rôle de composition de l'allié fidèle et loyal. Alors que Moustapha Niasse tient son perchoir. Pour sa part, Idrissa Seck est à un pas de la rupture. Entre temps Ousmane Tanor Dieng lui aussi tout comme Jean Paul Dias ont montré leur surprise de s'entendre appeler "Monsieur le Ministre d'Etat". Il n'en est rien, selon Jean Paul Dias qui dit n'avoir jamais été consulté ni reçu de notification dans ce sens. En un mot comme en mille, les «alliés» sont en train de se révolter et frappent aux portes de l'opposition. En tout cas, du côté de Rewmi, on balaie cette « simple rumeur » d’un revers de la main : « Idrissa Seck ne peut pas se rabaisser à ce point ». Très avare en paroles, notre interlocuteur n’en dira pas plus. Wait and see !