Lombalgies, surdité, affections respiratoires et oculaires, stress…, sont les maladies professionnelles les plus fréquentes dans les entreprises sénégalaises. Ces pathologies font que les médecins d’entreprise se concentrent plus au curatif que dans la prévention. L’Association des médecins d’entreprise du Sénégal (Ames) a organisé, hier, à Dakar, dans le cadre du mois de la prévention des risques professionnels, la 6ème journée « François Dieng ».
Les réflexions ont porté sur le thème : « Les maladies professionnelles : état des lieux, enjeux et perspectives ». Selon Dr Marième Baylas Ndiaye, présidente de l’Ames, les pathologies les plus fréquentes en milieu de travail sont les troubles musculo-squelettiques, surtout les lombalgies qui posent un grand problème aux travailleurs sénégalais. Elle a informé que 30 troubles musculo-squelettiques ont été enregistrés au Sénégal. La surdité commence également à prendre de l’ampleur avec 12 cas reçus à la Caisse de sécurité sociale.
« Ces cas sont causés par des ambiances sonores. Malheureusement, les gens ne font pas assez de prévention ; les travailleurs ne prenant pas des mesures de protection », a regretté Dr Marième Babylas Ndiaye. Le stress causé par les technologies de l’information et de la communication se signale aussi. « Nous demandons aux travailleurs victimes de ce phénomène de faire des déclarations pour que le médecin les considère comme des maladies à caractère professionnel, afin de faire des recherches, d’ouvrir les listes pour rajouter cette pathologie comme maladies professionnelles », a soutenu Dr Ndiaye.
Toutes ces pathologies, en plus des affections respiratoires, oculaires, entre autres, obligent les médecins d’entreprise à faire plus de curatif, alors que leur mission est d’aider les sociétés dans la prévention de leurs agents. Dr Marième Ndiaye a rappelé que « les médecins sont embauchés dans les entreprises pour aider les travailleurs à prévenir des maladies et non pour soigner des grippes, même s’ils doivent prendre en charge les maladies professionnelles déclarées ».
La présidente de l’Ames a déploré ce qu’elle appelle la méconnaissance des pathologies professionnelles à cause de leur non déclaration. « Au Sénégal, il y a une sous déclaration des maladies professionnelles à cause de l’ignorance, mais surtout du manque de médecins dans les entreprises », a expliqué Dr Marième Ndiaye. Elle a informé que les médecins d’entreprise ont entrepris, depuis 5 ans, plusieurs actions pour booster la déclaration des maladies professionnelles, tout en faisant savoir que chaque entreprise, suivant son secteur d’activité, doit se conformer à la législation en recrutant un médecin du travail.
Le Sénégal ne compte que 70 médecins du travail. Dr Marième Babylas Ndiaye a invité le ministère du Travail à pousser les employeurs à créer des services médicaux interentreprises. Ces services permettront de prendre charge, au plan médical, les travailleurs officiant dans les petites et moyennes entreprises et le secteur informel.
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