Nicolas Dufourcq, Directeur général de Bpifrance, a ouvert le salon BIG 2025 avec un discours à la fois philosophique et pragmatique sur la question cruciale de la vérité. Devant un public d’entrepreneurs, de décideurs et de membres de la communauté économique, il a rappelé que « l’entrepreneur a les pieds sur terre et la tête dans les étoiles. S’il se ment à lui-même, il meurt. S’il est dans le déni, il meurt. » Cette phrase résume parfaitement le rôle central des entrepreneurs dans la construction d’une société équilibrée et dans le combat contre les illusions et manipulations contemporaines.

Dans un monde où les ingérences et manipulations se multiplient à l’échelle internationale, Dufourcq a souligné le poids des influences extérieures : « Des forces cherchent à influencer le débat démocratique, sociétal et scientifique, venant d’outre-Atlantique, de Russie, de Chine ou de Turquie. Ces ingérences sont extrêmement puissantes et de plus en plus puissantes. »

La couverture de Seneweb a permis de suivre de près cette intervention marquante qui a captivé l’audience par la profondeur de ses analyses et la force de ses verbatims.

La vérité au cœur des enjeux contemporains

Le Directeur général de Bpifrance a expliqué pourquoi le thème de la vérité est plus que jamais nécessaire : « Nous avons choisi ce thème, la vérité, parce qu’on n’aurait jamais imaginé dans ma génération qu’il soit nécessaire de réaffirmer l’existence de la vérité. » Pour Dufourcq, l’entrepreneur est au cœur de ce combat : « L’entrepreneur a un rapport sain à la vérité parce qu’il en dépend. Il participe à la construction d’un collectif où la vérité peut triompher. »

La vérité se construit collectivement

Selon Dufourcq, la vérité n’existe pas préformée mais se construit dans l’action humaine : « La vérité, elle se décide, elle s’invente, elle est le produit du collectif humain. » Il a insisté sur le rôle du débat et de l’altérité : « La vérité se construit par l’acceptation de la discussion, de la dispute. Il faut que le dehors rentre en moi pour atteindre quelque chose qui sera considéré comme une vérité acceptable. »

La paresse intellectuelle et le danger du double réel

Le Directeur général a alerté sur le danger de croire que sa propre vérité est absolue : « La paresse consiste à penser que ma vérité, c’est la vérité. Et puis c’est comme ça. Au fond, j’ai le droit à ne pas être réfuté. » Il a pointé les effets des réseaux sociaux et des discours populistes : « Les faux savoirs se diffusent très facilement. Le principe de plaisir conduit à l’individualisme radical et à l’illusion que l’autre est toujours manipulé. »

Les entrepreneurs, piliers de la vérité

Pour conclure, Dufourcq a rappelé le rôle fondamental des entrepreneurs : « Les entrepreneurs ont cette chance de ne pas pouvoir vivre dans le double du réel. Cela leur est interdit. Ils sont une des solutions, si ce n’est la grande solution, aux problèmes de notre pays et à la perversion de la vérité aujourd’hui. »