Les Etats-Unis ont annoncé lundi avoir bouclé leur ambassade en Haïti et confiné leurs employés dans l'enceinte de la chancellerie en raison de violents échanges de tirs près de Port-au-Prince, capitale de ce pays des Caraïbes en proie aux bandes criminelles.
"On fait état d'importants coups de feu dans le quartier de Tabarre près de l'ambassade des Etats-Unis. Les fonctionnaires du gouvernement américain ont suspendu toute sortie officielle en dehors de l'enceinte diplomatique. Evitez la zone", a exhorté le département d'Etat dans un message d'alerte sur X.
Tabarre est une commune située tout près de l'aéroport de Port-au-Prince, dans le nord-est de la capitale haïtienne.
Un riverain contacté par l'AFP a confirmé avoir entendu des tirs nourris depuis le milieu de la matinée, évoquant des affrontements entre la police et des "bandits" de gangs criminels qui ont mis une partie du pays et sa capitale en coupe réglée depuis 2024.
Dans ce climat de violence, un ancien sénateur haïtien, Nenel Cassy, a été interpellé samedi dans un restaurant de Pétion-Ville, en banlieue de Port-au-Prince, a confirmé la Police nationale d'Haïti (PNH).
L'ex-élu était recherché depuis février pour complot contre la sûreté de l'Etat, financement d'organisations criminelles, complicité d'assassinat et association de malfaiteurs. Il a été placé en garde à vue, selon la même source.
Au moins 3.141 personnes ont été tuées dans le pays le plus pauvre des Amériques entre le 1er janvier et le 30 juin, s'est alarmé en juillet le Haut commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme, redoutant que la violence des gangs, qui s'intensifie depuis l'an dernier, ne déstabilise d'autres pays des Caraïbes.
Dans ce contexte, neuf personnes, dont une missionnaire irlandaise responsable d'un orphelinat-hôpital et un enfant de trois ans en situation de handicap, avaient été enlevées dimanche en pleine nuit au sein même de leur établissement de santé.
L'organisation humanitaire Nos Petits Frères et Soeurs, qui pilote l'orphelinat Sainte-Hélène et une autre association chrétienne, la Fondation Saint-Luc, ont annoncé dans un communiqué "fermer l'ensemble des institutions du réseau" d'hôpitaux "face à cette violence intolérable" et "jusqu'à la libération des personnes enlevées sans conditions".
Aucune revendication ni demande de rançon n'ont été faites auprès des autorités.
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