Omar Omsen est l'un des principaux recruteurs de jihadistes français. Au total, 200 personnes ont quitté la France pour le rejoindre en Syrie, où il a monté une katiba, un camp de combattants. A Nice et ses alentours où il sévissait particulièrement, ce sont 80 personnes au moins qui sont parties pour suivre ce jihadiste franco-sénégalais. Membre d'Al Qaïda, il est l'un des hommes les plus recherchés du monde et figure à la 14e place sur la liste des hommes recherchés par l'ONU pour terrorisme.
Pourtant, l'homme affirme avoir pu quitter la Syrie sans se faire repérer pendant cinq mois, malgré son mandat d'arrêt international. Contacté par Skype pour une longue interview dans laquelle nous avons retiré les éléments relevant de la propagande, il explique comment il a réussi ce tour de main après s'être fait passer pour mort en août 2015.
"En Turquie c'est facile, on sort illégalement"
Deux mois après avoir organisé sa fausse mort Omar Omsen assure avoir rejoint un pays arabe pour se faire soigner. Il ne précise pas les soins dont il a bénéficié, mais apporte des éléments d'information sur la difficile surveillance des jihadistes à travers les frontières. Il affirme en effet en avoir franchi deux pour rejoindre ce pays arabe.
"En Turquie je suis sorti illégalement. En Turquie c'est facile, on sort illégalement, ce n'est pas un problème. Pour le pays où je suis allé c'était un peu plus compliqué. J'ai dû traverser légalement avec une vraie fausse identité", explique l'homme.
Omar Omsen aurait utilisé l'identité de quelqu'un d'autre pour voyager dans ce pays arabe avec une aide locale. Le jihadiste affirme avoir subi une grosse opération dans une clinique où il serait resté quatre mois. Après son intervention, il serait encore resté caché un mois en Turquie avant de retrouver son groupe de jihadistes francophones installé en Syrie.
"Les mandats d'arrêt qu'ils mettent c'est bien si on prend le chemin légal. Omar prend son passeport, on tape son nom et on voit qu'il a une fiche. Mais nous on a notre réseau. Donc même si la Turquie fait tous les efforts possibles pour tenir une frontière sur des kilomètres et des kilomètres, c'est impossible", estime Omar Omsen.
Un constat d'échec pour les autorités qui luttent contre le terrorisme et des affirmations qui paraissent tout à fait crédibles d'après un parlementaire qui travaille sur les filières jihadistes.
Le Franco-Sénégalais est aujourd'hui de nouveau de nouveau avec son groupe, dans un campement installé à quelques kilomètres de la frontière turque. Une situation incompréhensible pour les familles de ces jeunes partis il y a trois ans pour certains qui refusent d'accepter qu'un recruteur tel qu'Omar Omsen ne soit pas inquiété.
Auteur: Rmc Bfmtv
Publié le: Lundi 27 Juin 2016
Commentaires (0)
Participer à la Discussion