Les négociations internationales sur un traité contraignant contre la pollution plastique reprennent ce mardi 5 août, à Genève, dans un climat de forte attente, notamment du côté des pays africains. Après l’échec de la session de décembre 2024, marquée par des blocages sur les niveaux d’ambition et la responsabilité des producteurs, les discussions visent désormais un accord global d’ici fin 2025, sous l’égide du Programme des Nations Unies pour l’environnement.

Avec 430 millions de tonnes de plastique produites chaque année dans le monde, dont près des deux tiers finissent en déchets, l’enjeu dépasse largement le cadre environnemental. C’est un défi systémique, qui affecte les écosystèmes, les économies locales et la santé publique. L’Afrique, bien que peu émettrice à l’échelle mondiale, en subit les conséquences de plein fouet. Pollution des fleuves, dégradation des sols agricoles et saturation des infrastructures de gestion des déchets.

Plusieurs pays du continent plaident pour un texte ambitieux assorti de mécanismes de financement et de transfert de technologies. Le Sénégal, notamment, défend une approche axée sur la responsabilité élargie des producteurs et la réduction à la source des plastiques à usage unique, sans se limiter au recyclage. La question du commerce transfrontalier de déchets plastiques souvent envoyés d’Europe ou d’Asie vers l’Afrique devrait aussi figurer au cœur des discussions.

Mais les négociations restent tendues. Certaines grandes puissances, soutenues par l’industrie pétrochimique, freinent toute mesure jugée trop contraignante. Pour l’Afrique, l’enjeu n’est pas seulement juridique ou diplomatique. Il s’agit de défendre son droit à un environnement sain et de faire reconnaître son rôle dans un futur système de gouvernance mondiale des plastiques. 

À Genève, c’est donc aussi une bataille d’équité qui se joue.