Turquie: le maire déchu d'Istanbul Ekrem Imamoglu poursuivi pour 142 infractions
En Turquie, près de huit mois après son incarcération, Ekrem Imamoglu, le principal rival du président Recep Tayyip Erdogan, fait face à de très lourdes accusations. Le parquet d'Istanbul a publié ce mardi 11 novembre son acte d'accusation contre le maire déchu d'Istanbul et candidat désigné par le parti d'opposition CHP (Parti républicain du peuple) à la prochaine présidentielle. L'opposant devra comparaître, avec quelque 400 autres personnes, pour des soupçons de crimes financiers que son parti dénonce comme inventés de toutes pièces.
C'est un acte d'accusation comme la justice en Turquie en a rarement vu, relate notre correspondante à Ankara, Anna Andlauer. 402 accusés, dont 105 sont incarcérés, et tout en haut de la liste, comme principal suspect, Ekrem Imamoglu. Le maire d'Istanbul, déchu de ses fonctions et emprisonné depuis mars, y est présenté comme le fondateur et le chef d'une « organisation criminelle à but lucratif ».
L'acte d'accusation, long de plus de 3 700 pages, énumère 142 infractions, parmi lesquelles « corruption active » et « passive », « extorsion », « fraude à l'appel d'offres », « escroquerie au détriment d'institutions et d'organismes publics » ou encore « blanchiment d'argent ».
Entre 828 et 2352 années de prison réclamées par le parquet
Le parquet demande qu'Ekrem Imamoglu soit poursuivi pour chacun de ces 142 chefs d'accusation, et réclame contre lui entre 828 et 2352 années de prison. « Ce qui s'est passé aujourd'hui est un cas flagrant d'ingérence judiciaire dans la politique », a par ailleurs écrit sur X Özgür Özel, le patron du Parti républicain du peuple, affirmant que la justice cherche à « entraver » la candidature d'Ekrem Imamoglu à la présidence.
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