Un sexagénaire braque un supermarché pour "entrer en prison" et retrouver son petit-fils
Un Guadeloupéen de 69 ans a été condamné à quinze mois de prison dont cinq mois ferme aménageables, pour avoir braqué un centre commercial avec une carabine afin "d'entrer en prison" et y retrouver son petit-fils incarcéré, a appris l'AFP de sources concordantes, confirmant une information de la radio RCI.
Les faits se sont déroulés fin septembre à Sainte-Rose, dans le nord de la Guadeloupe. Cet ancien pompier s'était présenté, cagoule beige sur la tête, dans un supermarché jouxtant la gendarmerie locale.
Armé d'une carabine dissimulée dans un caddie, il avait réclamé la caisse après avoir pris "un morceau d'emmental et une bouteille de vin", a raconté à l'AFP Me Léa Le Chevillier, son avocate commise d'office.
L'homme a ensuite été désarmé et interpellé par les gendarmes alors qu'il se dirigeait "tranquillement vers sa voiture, garée sur le parking", selon la même source.
"Il était désespéré: l'argent ne l'intéressait pas, il voulait juste entrer en prison pour y retrouver son petit-fils et au moins aller en promenade avec lui", explique Me Le Chevillier. Selon elle, le grand-père avait vu son petit-fils au parloir "molesté par ses codétenus, avec une dent cassée".
Outre "le profil complètement inédit de l'auteur", le commandant de la gendarmerie de Pointe-à-Pitre, Mathieu Morda, a salué "le grand professionnalisme" de ses hommes face à "une intervention compliquée", alors qu'ils se sont retrouvés face à "un individu cagoulé, en train de pousser un caddie, qui prend son arme quand ils approchent".
Poursuivi pour vol avec arme, violences aggravées et rébellion, le sexagénaire, père de famille au casier judiciaire vierge, "a reconnu les faits et a pu passer en CRPC", une procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité.
Selon Me Le Chevillier, son profil et ses problèmes cardiaques ont pesé dans la décision du tribunal correctionnel de Pointe-à-Pitre. "En général, sur ce type d'affaire, c'est plutôt trois à cinq ans de prison ferme", a-t-elle dit.
L'homme devra indemniser les victimes, suivre des soins et ne plus se rendre dans le centre commercial visé. Il conserve toutefois son droit de parloir pour y voir son petit-fils, cette fois en toute légalité.
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