La ville de Kankan, deuxième agglomération de Guinée après Conakry, vient de connaître un tournant important dans le climat politique actuel. Alors que la campagne référendaire en vue du scrutin du 21 septembre 2025 battait son plein, les autorités locales ont décidé de suspendre toutes les manifestations publiques.

Depuis plusieurs jours, Kankan accueillait une série de mobilisations politiques marquées par la visite de plusieurs personnalités de haut rang — ministres, directeurs et figures politiques — venues exprimer leur soutien au projet de nouvelle Constitution. Ces leaders appelaient les citoyens à voter « oui » au référendum, tout en encourageant la population à retirer leurs cartes d’électeur.

Mais dans un communiqué officiel publié le lundi dernier, le président de la Délégation spéciale de la commune urbaine de Kankan, Arafamoussa Koulibaly, a annoncé l’interdiction formelle de tout mouvement de rassemblement sur le territoire communal.

« Sur instructions du ministre directeur de cabinet de la présidence de la République, le président de la Délégation spéciale de la commune urbaine de Kankan informe l’ensemble de la population de Kankan de l’interdiction formelle de tout mouvement de rassemblement dans la commune urbaine de Kankan, à partir du 10 septembre 2025, et ce, jusqu’à nouvel ordre », peut-on lire dans le communiqué officiel. Arafamoussa Koulibaly précise que tout contrevenant à cette décision s’expose à des sanctions sévères.

Cette décision intervient dans un contexte politique tendu, où les partisans du projet de nouvelle Constitution tentent de mobiliser la base, tandis que des voix critiques s’élèvent contre le processus.

Il reste à voir comment cette interdiction sera perçue et respectée dans les jours à venir, alors que la date du référendum approche à grands pas.