Le président de la transition malienne, le général d’armée Assimi Goïta, a accordé récemment un entretien à la télévision malienne, l'ORTM, en marge du 2e Sommet de la Confédération des États du Sahel.

Lors de cette interview, l’homme fort de Bamako a évoqué les menaces d’intervention militaire de la CEDEAO au Niger en 2023, après le renversement du régime de Mohammed Bazoum.

« Je lui ai dit : ‘Tentez d’agresser le Niger et vous allez voir la suite’ »

Selon les dires d’Assimi Goita, l’organisation communautaire se préparait vraiment à attaquer Abdourahmane Tiani et ses hommes. Il en veut pour preuve cet échange qu’il a eu avec un homologue ouest-africain.

« Un des présidents de ces pays, qui avaient décidé d’agresser le Niger, m'avait appelé pour me dissuader de ne pas interférer dans cette question. Il m’a demandé si toutefois on était sérieux (en affirmant qu’on allait intervenir pour défendre le Niger). Je lui ai dit : ‘Tentez d’agresser le Niger et vous allez voir la suite.' Il disait que la décision d’agresser le Niger était déjà validée », a révélé Assimi Goita.

Pour le commandant en chef du Mali, ces propos montrent bien « jusqu'à quel point la menace était réelle ».

« J’ai répondu simplement : Si nous aussi on vous laisse agresser le Niger, ce serait le tour de qui après ? »

Plus loin dans la conversation, son homologue ouest-africain aurait tenté de lui expliquer « que la situation du Niger était différente de celle du Mali et du Burkina » et qu’il fallait agir.

« Selon ses termes, s’ils laissaient le président Bazoum, ce serait le tour de qui après ? J’ai répondu simplement : Si nous aussi on vous laisse agresser le Niger, ce serait le tour de qui après ? Donc, c’était de bonne guerre. Finalement, il est revenu à la raison quand il a vu qu’on était vraiment décidé à défendre le Niger » a révélé le président de la transition malienne.