Des organisations paysannes de Kaffrine contestent la méthode d’annonce du prix du kilogramme d'arachide
L’annonce du prix du kilogramme d’arachide continue de susciter des réactions au sein des organisations paysannes et des acteurs de la commercialisation. Fixé à 305 francs CFA, le même niveau que l’année dernière, ce prix interroge moins par son montant que par les conditions dans lesquelles il a été communiqué.
Aly Diaw, président de la coopérative agricole de Kahi et membre du CENIA, déplore la méthode utilisée :
« Le prix du kilogramme d’arachide a été annoncé hier, mais c’est la manière dont cela a été communiqué qui nous inquiète. Cette annonce aurait dû se faire en Conseil des ministres, en présence de tous les acteurs, avec à l’appui les comptes rendus des réunions tenues et les propositions du CENIA. »
S’il reconnaît que le montant est « acceptable » dans un contexte de baisse des cours mondiaux, Aly Diaw se dit préoccupé par d’autres aspects :
« Ce qui nous préoccupe davantage, c’est la disponibilité des financements. L’autre point, c’est la mise en place des taraar : seront-ils appliqués ou non ? Quelles seront les mesures d’accompagnement ? »
Il regrette également l’absence de clarifications concernant les dettes des opérateurs économiques, considérant qu’« on ne peut pas démarrer la campagne sans les avoir réglées ». Face à ces incertitudes, il se dit « un peu inquiet pour la commercialisation » et espère que « les fonds seront disponibles à temps ».
De son côté, Bassirou Ba, président du mouvement Aar Sunu Momel, pointe des incohérences institutionnelles et une communication qu’il juge précipitée.
« Le ministre a confirmé que le prix du kilogramme d’arachide reste fixé à 305 francs CFA, le même que l’année dernière. Mais je tiens à rappeler que l’annonce du prix ne signifie pas automatiquement l’ouverture de la campagne de commercialisation. Depuis quand annonce-t-on le prix plancher de l’arachide sans tenir d’abord un conseil interministériel ? »
Selon lui, la décision ne figure dans aucune communication officielle du Conseil des ministres. Il affirme également que les discussions évoquées par le ministre avec le CENIA n’ont pas abouti à un accord formel :
« Il y a eu une rencontre il y a une vingtaine de jours. Mais aucune organisation paysanne ni aucun membre du CENIA ne s’est prononcé sur le prix de l’arachide. »
Bassirou Ba insiste sur le fait que la publication du prix ne signifie pas que la campagne est lancée, faute de mesures d’accompagnement :
« On ne connaît ni les tonnages réservés aux industries et aux opérateurs, ni la date d’ouverture des frontières, ni le dispositif prévu pour les taraars, ni le nombre de points de collecte. »
Les inquiétudes sont renforcées par la situation financière de la SONACOS et la dette des opérateurs, estimée à 184 milliards de francs CFA. Le contexte international, marqué par une production record de 227 millions de tonnes d’arachide en Chine, pourrait également compliquer les exportations sénégalaises.
Selon Bassirou Ba, toutes ces zones d’ombre exposent les producteurs à des dérives sur le terrain :
« Aujourd’hui, les opérateurs peuvent acheter l’arachide à 150 francs, voire moins, sans aucune sanction, parce qu’aucune loi ne garantit réellement le prix plancher et qu’aucune mesure d’accompagnement n’a encore été publiée. »
Face à ces incertitudes, il lance un appel à la vigilance des paysans, estimant que la campagne qui s’annonce pourrait être plus difficile que les précédentes.
Commentaires (10)
Mais quand les producteurs inssert du sable et même des cailloux dans les sacs montré par des images video c'est une honte et même du vol
Les taraars nécessaire
Le prix proposé est abordable. Reste à tout officialiser et encadrer et annoncé la date démarrage de la collecte.
OP#RECOMTE#
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