Hommage à Amadou Makhtar Mbow — Un témoin de l’Histoire, un guide pour l’avenir (Mamadou Sy Tounkara)
Je me dois aujourd’hui de porter témoignage sur un homme exceptionnel, un savant, un panafricaniste visionnaire : Amadou Makhtar Mbow.
Il ne fut pas seulement une grande figure publique. Pour moi, il a été un mentor bienveillant, un esprit éclairé qui a cru en moi à une époque décisive de mon parcours intellectuel.
Il m’a pris sous son aile protectrice, partageant avec générosité non seulement son savoir, mais aussi son humanité.
Il a préfacé mon premier livre en 2011, m’ouvrant ainsi une porte symbolique dans le monde des idées et de la transmission.
Il m’a également accordé une interview filmée d’une richesse inestimable, retraçant avec humilité et lucidité les grandes étapes de sa vie, de ses combats et de ses engagements.
J’ai eu l’honneur rare — et j’en mesure aujourd’hui pleinement la portée — d’avoir accès à sa bibliothèque privée, un véritable trésor intellectuel, qu’il me confiait en toute confiance lorsqu’il s’absentait du pays.
Un intellectuel debout pour l’Afrique
Amadou Makhtar Mbow a consacré sa vie à l’émancipation intellectuelle et politique de l’Afrique.
Ancien Directeur général de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), il fut de ceux qui ont cru et défendu, avec courage et constance, l’idée que l’Afrique devait parler pour elle-même et occuper sa juste place dans le concert des nations.
Un artisan du Nouvel ordre mondial de l’information
Il restera dans l’histoire comme l’un des artisans majeurs du Nouvel ordre mondial de l’information et de la communication, une bataille intellectuelle et politique pour que les voix du Sud ne soient plus marginalisées dans la circulation mondiale de l’information.
Cette vision demeure d’une actualité brûlante, à l’heure des déséquilibres numériques et médiatiques mondiaux.
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Un bâtisseur de réformes nationales
Au Sénégal, il a présidé avec rigueur et hauteur de vue les Assises nationales du Sénégal, moment fort d’écoute, de débat démocratique et de réflexion collective sur les réformes profondes à engager pour un pays plus juste, plus efficace et plus transparent.
Un héritage à transmettre
Alors qu’il est célébré ce mardi 28 octobre 2025, nous devons nous rappeler que son combat ne s’est jamais limité aux mots :
• Il a pensé et agi pour une Afrique digne et souveraine,
• pour une information plus juste et équilibrée,
• pour un Sénégal réformé sur des bases solides et partagées.
Ce témoignage est aussi une parole de reconnaissance. Ce que j’ai reçu de lui — sa confiance, son savoir et son exemple — je le porte avec fierté et responsabilité.
Qu’on ne se contente pas de célébrer sa mémoire : continuons ses combats.
Commentaires (10)
mis a part le tintamare et le lobbyisme
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