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Remplacement de Monsieur Mamoudou Alassane CAMARA : une décision précipitée qui interroge ? (Par D. CAMARA)

Auteur: D. CAMARA

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Remplacement de Monsieur Mamoudou Alassane CAMARA : une décision précipitée qui interroge ? (Par D. CAMARA)

Au Conseil des ministres du 11 décembre 2025, Le Président de la République, sur proposition de  M. Déthié Fall, a procédé au remplacement de Monsieur  Mamoudou Alassane CAMARA (ancien polytechnicien de Thiès), jusque-là Directeur général des infrastructures routières et du désenclavement. Une décision qui a surpris bien des acteurs du secteur, tant la réputation professionnelle de M. CAMARA était solide et reconnue.

Qui est Mamoudou Alassane CAMARA ?

Mamoudou Alassane Camara, ingénieur principal des travaux publics, ancien Directeur général des Infrastructures Routières, respecté pour son intégrité et son expertise technique

Ingénieur chevronné, Mamoudou Alassane CAMARA est l’un des cadres techniques au niveau stratégique les plus respectés par ses pairs du secteur des infrastructures routières.

Sa carrière riche d’un parcours irréprochable de plus d’une décennie dans des entreprises reconnues par leur sérieux et leur professionnalisme comme le groupe CSE à SOSETER et AREZKI SA est marquée par l’exécution de grands chantiers routiers et d’infrastructures hydroagricoles au Sénégal et dans la sous-région.

En 2011, il rejoint AGEROUTE Sénégal comme chef de projets puis successivement Chef de la Division des Grands Travaux Routiers, Directeur régional AGEROUTE EST (Tambacounda – Kédougou), Directeur de la gestion et de l’Entretien du Réseau Routier toujours à AGEROUTE.

À AGEROUTE, M CAMARA a fait preuve de compétences, de rigueur et de sérieux. Pour l’illustrer :

  1. il a en 2014, il a contraint l’entreprise MSF à la reprise des non conformités de la route Koungheul-Tambacounda et défendu les intérêts du Sénégal à la CCI à la suite de la réclamation par l’entreprise de 21 millions d’euros et de son refus de s’exécuter. Sa prise en charge de ce dossier a permis d’éviter au Sénégal paiement de ce montant et d’obtenu de MSF un paiement de 3,4 millions d’Euros.
  2. Il a dans le cadre des travaux de la route Fatick-Kaolack refusé de valider l’offre de l’entreprise pour la reprise des travaux qui était le double de ce qui était nécessaire et ce devant la plus haute autorité de l’époque.

Le Président de la République Macky convaincu des compétences et du sérieux de l’homme le nomma à la Direction des routes, le 03 janvier 2018.

À la faveur de la réorganisation du Ministères des infrastructures, des Transports Terrestres et du Désenclavement à laquelle il a activement participé, il a été de de nouveau nommé premier Directeur général des Infrastructures Routières et du désenclavement. Il a mis du contenu de cette direction, relevé son image et la repositionné dans les structures stratégiques les importantes de notre pays.

Si cette direction est devenue attractive c’est grâce à son leadership.

Ses collaborateurs le décrivent comme :

  1. un homme rigoureux;
  2. intègre;
  3. doté d’un sens élevé du service public;
  4. respecté autant par les ingénieurs que par les entrepreneurs du secteur.

Pour beaucoup, M. CAMARA appartient à cette génération rare de techniciens dont la compétence transcende les régimes politiques.

 Pourquoi son remplacement interroge ?

Le départ brutal d’un Directeur général aussi expérimenté pose plusieurs questions.

Pour justifier une telle mesure, trois critères devraient normalement être réunis :

1.L’existence de fautes techniques avérées

Aucune insuffisance documentée, aucun audit officiel ne fait état de manquements de la part de M. CAMARA.

2.Un besoin stratégique de réorientation

Si réorientation il y a, elle n’a été ni expliquée ni justifiée publiquement.

Un Directeur de ce niveau ne se remplace pas facilement même si des sources indiquent un désaccord avec l’actuel Ministre sur la Méthode : la logique voudrait que des décisions aussi importantes soient accompagnées d’un minimum de transparence.

3.Le respect des prérogatives administratives

Un point particulièrement sensible : la décision de limoger un chef de Projets de AGEROUTE dans des conditions qui entament la dignité humaine devant les caméras, à laquelle M CAMARA a vigoureusement exprimé son désaccord, soulevant la question des limites légales du ministre en matière de gestion opérationnelle des projets au regard de l’exercice de la tutelle.

Selon plusieurs sources, M CAMARA aurait estimé que le Ministre n’a pas les prérogatives de démettre un chef de projet affecté sur un chantier dont aucune faute ne lui est imputable surtout lorsque cette décision interfère avec les procédures et dispositions contractuelles qui régissent le choix de l’équipe de projet.

Cette friction serait la goutte de trop dans un climat déjà tendu autour de la restructuration du ministère.

 Un risque de déstabilisation technique

Remplacer un directeur technique expérimenté en pleine phase :

-de réorganisation;

-de révision de contrats;

-de relance des chantiers, n’est pas anodin.

Les ingénieurs de terrain, comme les entreprises partenaires, craignent un ralentissement ou une perte de continuité dans l’exécution des projets.

Un changement peut être justifié, mais encore faut-il :

-l’opérer avec méthode;

-sécuriser la transition;

-préserver la mémoire technique;

-éviter que des décisions administratives ne deviennent des décisions politiques.

Un appel à la transparence

Loin des polémiques, ce cas soulève une réflexion plus large :

-quels critères objectifs encadrent le remplacement d’un Directeur de cette trame ?

-les règles administratives ont-elles été scrupuleusement respectées ?

-la restructuration vise-t-elle l’efficacité… ou des considérations

-politiques ?

-quels impacts sur les projets d’infrastructures en cours ?

Le Sénégal a besoin d’un appareil technique stable, professionnel et protégé des impulsions politiques. Le départ de M CAMARA, crée une zone d’ombre qui mérite éclaircissement.

 Conclusion

Loin d’être une simple mesure administrative, le remplacement de Mamoudou Alassane CAMARA pose une question essentielle : peut-on écarter un technicien expérimenté sans justification transparente, au risque d’affaiblir la continuité technique des travaux publics ?

Dans un secteur aussi stratégique que celui des infrastructures, la compétence ne devrait jamais devenir la variable d’ajustement politique. Rappelons que Monsieur CAMARA est un patriote très engagé pour les causes justes et pour l’intérêt de son pays.

D. CAMARA

Professeur à la retraite,

Québec (QC) - Canada

Auteur: D. CAMARA
Publié le: Mercredi 17 Décembre 2025

Commentaires (20)

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    ATOU il y a 4 heures
    ANASER : une agence prise en otage par son DG
    1. Un directeur général en contradiction permanente
    L’ANASER, censée être le rempart contre les drames routiers, se retrouve aujourd’hui prisonnière d’un directeur général plus préoccupé par ses règlements de compte internes que par sa mission de protection des vies humaines. Alors que chaque jour des Sénégalais meurent sur nos routes, le DG préfère maltraiter son personnel et multiplier les incohérences.
    Dès son arrivée, il a menacé de renvoyer des agents sous CDI pour « raisons économiques », tout en recrutant de nouveaux fonctionnaires en parallèle. Une absurdité totale. Comment peut-on parler d’économies d’un côté et engager des dépenses de l’autre ?
    2. Agents dispersés, missions inexistantes
    La moitié du personnel est aujourd’hui affectée dans des régions dépourvues de sièges, sans moyens et sans missions claires. Ces femmes et ces hommes, qui étaient jusque-là le cœur de l’agence, sont réduits à l’inaction. Résultat : une ANASER paralysée, vidée de sa substance et de son efficacité.
    Pendant ce temps, le DG s’improvise chroniqueur sur les plateaux télé, multipliant les déclarations creuses. Communiquer, il sait. Sauver des vies, beaucoup moins.
    3. Illégalité et silence complice
    Comme si cela ne suffisait pas, il recrute sans l’autorisation du conseil de surveillance, violant ainsi les règles élémentaires de gouvernance. Et que fait ce conseil ? Rien.
    Le commissaire Boubacar Sanné, si bruyant dans d’autres affaires, garde aujourd’hui un silence assourdissant.
    Me Masokhna Kane, qui aime se présenter comme défenseur du peuple, siège lui aussi au conseil. Informé des dérives, il ne bouge pas. Silence complice ou inertie volontaire ?
    Le DG est allé plus loin : il a baissé illégalement les salaires des agents, piétinant le droit du travail.
    4. Népotisme et gestion clanique
    Cerise sur le gâteau, le DG a transformé l’ANASER en entreprise familiale. Il a recruté son cousin administrateur civil proche de la retraite et sa cousine, parachutée dans l’agence. Le népotisme est devenu la règle, la gestion clanique la méthode.
    5. Une agence détournée de sa mission
    Résultat : une agence minée par le favoritisme, la démotivation et le gaspillage des ressources. L’ANASER, au lieu d’être un outil de sécurité routière, est devenue la propriété privée d’un DG en dérive totale.
    Pendant que les accidents de la route continuent de tuer chaque jour, l’ANASER est paralysée par l’incompétence, la mauvaise gouvernance et l’avidité de son chef. C’est plus qu’une erreur de gestion : c’est une trahison envers la mission sacrée de l’agence et envers le peuple sénégalais.
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    Big Senegal il y a 4 heures
    Quel beau texte cireur de chaussures.!!!!!!!
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    Sénégalais il y a 4 heures
    Cet article est une pub
    Lageroute, c'est.... c'est une structure à réformer en profondeur.
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    nabil il y a 4 heures
    Nul est n'est indispensable. il y a plus compétent que lui. Foutez nous la paix
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    Tea il y a 4 heures
    Bien dit
    Camara est un cadre de très haut vol
    Nos prières l accompagnent
    Le meilleur est devant
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    ADM M il y a 3 heures
    Mamadou ALassane, un grand ingénieur compétent et rigoureux.
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    saloum il y a 3 heures
    Voilà un homme de principe. J'ai travaillé avec lui et j'ai été bluffé par sa compétence et son professionnalisme
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    b il y a 3 heures
    Des que j'ai lu le nom de macky Sall que jai douté du texte. Macky Sall n'a rien de sérieux
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    Bro il y a 3 heures
    Gathié Fall est très impulsif, c'est son principal défaut. Il veut montrer qu'il est rigoureux alors qu'il n'a jamais été ministre.
    Il agit comme un arriviste qui veut montrer à son chef qu'il mérite son poste.
    Mansour Faye a été ministre des Transports et des Infrastructures pendant des années sans faire autant de bruit. Pourtant c'est sous sa magistère que toutes ces autoroutes , routes, ponts, autoponts et échangeurs ont été construits.
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    un autre sénégalais il y a 3 heures
    Exactement . L'auteur omet volontairement dans le parcours de m Camara, on passage à AGEROUTE où il a commis beaucoup de crimes économiques jusqu'à être mis au frigo. C'est parce qu'il a créé un mouvement politque pour soutenir Maky Sall dans ses crimes et son 3ième mandat qu'il a été promu. Ces 10 ans d'expérience n'ont été que pour 'mal faire' c'est pourquoi il a été viré de toutes ces entreprises citées
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    Ngor Jegaan il y a 3 heures
    C'est le PR qui nomme aux postes civils et militaires, et y met fin quand il le juge nécessaire, INDEPENDAMMENT DE LA COMPETENCE PRO ET DE LA PERSONNALITE DES PERSONNES. Nous avons pratiquement tous les mercredis des cas pareils à celui de M. Camara. Là, l'auteur de l'article n'est pas dans l'objectivité en matière de réglementation administrative mais dans le règlement de compte et surtout le CIRAGE.
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    Page déjà tournée ! il y a 3 heures
    Ainsi vont les limogeages des Mercredi et .... nominations depuis des décennies. Nul n'est indispensable . Gueum Yalla si on est aussi par ailleurs aussi compétent que cette " aussi longue lettre" semble le décrire. Les polytechniciens ne chôment pas dit-on.
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    Veritas il y a 3 heures
    Nul doute que l'ingénieur en question est très compétent. Cela est renforcé par le très joli témoignage qui est fait dans cette article.
    Toutefois, la compétence, aussi élevée soit elle n'est pas synonyme de perfection.
    Aussi brillant qu'on soit, on peut commettre des erreurs, ou tout simplement ne plus avoir la même flamme pour rester à un poste.
    Le limogeage de ce monsieur, bien que certainement déasgréable, n'est pas une fin en soit. Après tout, vu son pédigrée, il ne devrait pas avoir trop de mal à retrouver un emploi dans le pays ou dans la sous région.
    Ce ne sera ni la première, ni la denière fois qu'une personne talentueuse sera limogée pour faire les beaux jours par la suite d'une autre structure.
    Mais il faut que nous enlevions de notre esprit qu'une personne, quelle qu'elle soit, est indispensable.
    Si l'Ageroute n'est pas en mesure de trouver une ressource capable de remplacer ce monsieur par un technicien à la hauteur, c'est qu'il y a de quoi s'inquiéter pour notre pays.
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    xxc il y a 2 heures
    Pastef est un éléphant dans un magasin de porcelaine. Il va tout bousiller dans ce pays.
    DÉTHIÉ FALL se comporte comme moussa dadis camara
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    Amire il y a 2 heures
    Connaissant l'homme, il ne pourrait pas travailler avec Déthié qui roule dans le populisme
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    transporteur il y a 2 heures
    Son limogeage est arrive a son heure un vrai imposteur
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    Brtg il y a 1 heure
    25ans de carrière, on peut passer la main ! On est pas loin de la retraite et on dans un pays jeune.
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    Vh il y a 1 heure
    Il est nul ce gars pour avoir travaillé avec lui
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    yioo il y a 1 heure
    Quand un Camara defend un Camara c'est la Camaraderie.
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    WEDI il y a 41 minutes
    on ne devrait plus perdre du temps à discuter avec un sénégalais d'éthique, de sobriété, de probité... c'est peine perdu...parler de népotisme au sénégalais c'est une perte de temps dans un pays où même les plus compétents qui seraient recrutés par les organismes internationaux les yeux fermés, ne sont rassurés que lorsqu'ils ont un contact à utiliser comme bras long : réussir et se faire recruter du fait de ses simples compétences a visiblement au sénégal moins de valeur que le fait de se faire embaucher par piston
    vous avez beau être chevronné, si vous n'avez pas d'argent pour corrompre et que vous ne pouvez pistonner personne de ta famille, de tes amis ... tu n'es rien
    ce pays est fondé sur des comportements tellement tendancieux qu'on peut affirmer que la société sénégalaise est une société à valeur inversée : plus tu es malhonnête plus les gens sont en adoration; trop honnête , tu agaces
    D'où la question , est ce que l'afrique veut vraiment le développement ;
    par exemple ce DG, un cancer lui-même , assis sur une métastase administrative et de gestion d'une entreprise publique, semble avoir beaucoup de supporter qui n'ont rien à foutre de voir couler en direct un fleuron de l'entreprise sénégalaise qu'on veut construire.

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