Tournée économique du Président de la République Bassirou Diomaye Faye: remettre les choses à leur juste place. (par Malamine Fall)
À l’occasion de la tournée économique du Président de la République, j’ai vu circuler de nombreuses interprétations hasardeuses, portées par des personnes qui, manifestement, ne maîtrisent ni le contexte ni les objectifs de cette visite.
Certains soutiennent que les populations ne seraient pas sorties accueillir leur Président. J’ai notamment suivi une sortie de Bougar Diouf allant dans ce sens, tentant même d’en imputer la responsabilité au Premier ministre Ousmane Sonko. Ces lectures sont tout simplement erronées.
Il aurait suffi de prendre le temps de s’informer ou de recouper les faits. La visite du Président Bassirou Diomaye Faye dans le Sud n’est pas une tournée politique, mais bien une tournée économique, comme son intitulé l’indique clairement.
Le parti au pouvoir, PASTEF, prône la rupture, et ce mot prend ici tout son sens. Il est donc normal que certains soient déroutés, habitués qu’ils étaient, sous l’ancien régime, à voir chaque déplacement présidentiel se transformer en un vaste moment de gaspillage du denier public. À l’époque, forces politiques, coutumières, culturelles et religieuses étaient mobilisées, l’argent public distribué à tout-va, des banderoles et des t-shirts confectionnés, et des bases politiques financées avec l’argent des Sénégalais.
Le Président Bassirou Diomaye Faye ne s’inscrit nullement dans cette démarche. Il incarne une rupture systémique. Cette tournée économique a pour objectif d’affronter les véritables préoccupations et souffrances des Sénégalais. Elle n’est ni un moment d’amusement ni un exercice de communication politique.
Afin d’éviter tout folklore, le calendrier de la tournée n’a volontairement pas été rendu public. L’organisation se fait au jour le jour, autour de visites de chantiers avec des techniciens compétents, de rencontres avec les services de l’État, ainsi qu’avec les conseillers municipaux et départementaux.
Personnellement, étant en position avancée à Ziguinchor, j’ai pris le soin d’interroger plusieurs habitants. Aucun d’entre eux ne disposait d’informations précises sur la venue du Président dans leur localité, preuve du caractère discret et fonctionnel de cette tournée.
En conclusion, l’agitation de certains peut se comprendre, mais il convient de rappeler que le Président Diomaye Faye a fait le choix du factuel, de l’écoute réelle des Sénégalais et de l’action concrète, loin de toute logique politicienne.
Commentaires (5)
Malamine FallTon analyse est séduisante dans la forme, mais elle ne tient pas face aux faits.
D’abord, appeler cela une « tournée économique » ne signifie nullement que les militants et sympathisants n’avaient ni le droit ni la légitimité de sortir accueillir le Président. Dans notre histoire politique, toutes les tournées présidentielles économiques ou non ont toujours été des moments de mobilisation populaire. D’ailleurs, Ousmane Sonko lui-même avait appelé à l’accueil du Président. Donc vouloir expliquer l’absence de mobilisation uniquement par le caractère “économique” de la tournée relève de la justification a posteriori.
Ensuite, parler de « rupture » pour masquer un malaise politique réel est une erreur. La vérité, que beaucoup refusent de regarder en face, c’est qu’une partie des militants est aujourd’hui frustrée et fâchée à cause des divergences visibles entre le Président Diomaye et Ousmane Sonko sur des choix politiques majeurs. Ce malaise explique bien plus l’absence d’enthousiasme que la discrétion supposée de la tournée.
Par ailleurs, l’argument du “non-gaspillage” est très discutable. Une tournée présidentielle, même dite économique, mobilise d’importants moyens (cortèges de véhicules, sécurité, carburant, hébergements, logistique, per diem, locations d’hôtels, etc). Faire croire que l’absence de foules équivaut à une économie substantielle du denier public est intellectuellement malhonnête.
Enfin, dire que les populations n’étaient pas informées ne prouve rien. L’information circule toujours, surtout lorsqu’il s’agit d’un Président de la République. Si la mobilisation avait été forte au sein du parti et des bases militantes, les populations seraient sorties, calendrier officiel ou non.
En résumé, ce n’est ni la nature de la tournée ni la volonté d’éviter le folklore qui explique ce qui s’est passé. C’est un contexte politique précis, marqué par des tensions internes et des attentes déçues chez les militants. Refuser de le reconnaître, c’est refuser de voir la réalité.
La rupture, ce n’est pas travestir les faits. La rupture, c’est avoir le courage de les assumer.
Fii dof nekkufi nekk leen di nax sa bopp rekk. Vous ne l'aidez pas.@followers
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