Et si 2025 était l’année de tous les records sur le plan agricole. C’est la conviction partagée par le Dr Mabouba Diagne. Le ministre de l’agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l’élevage a entamé depuis le 24 octobre une tournée de suivi de la campagne 2024-2025.

Ce dimanche 26 octobre, c’était autour de Tambacounda d’accueillir la très grande délégation du ministère composée des directions et programmes rattachés ainsi que de ses partenaires techniques et financiers. A Bantancoli, dans le département de Dialocoto, la visite a démarré dans un champ de coton tenu par Moro Sadiakhou. Malgré son âge avancé, 72 ans, il gère une parcelle de 50 hectares sur laquelle sont cultivés : Coton, maïs, arachide et niébé. Et comme agriculture et élevage vont de paire, il possède un cheptel composé de 15 caprins, 20 volailles et 37 bovins. Mais, le produit phare du septuagénaire est « l’or blanc » qu’il exploite sur 6,25 hectares et dont la production attendue cette année est de 10,2 tonnes soit un rendement de 2 tonnes l’hectare. 

« Contrat programme », le ministre souhaite un engagement concret des producteurs

Ravi par cette production et l’effort de son propriétaire, le ministre Mabouba Diagne a exprimé son admiration au cotonculteur et promis réitéré son engagement dans la filière : « que Dieu vous aide à produire davantage et que ce succès soit commun à tous les producteurs de coton de la zone. On a un budget de 120 milliards, des résultats ont été faits et le président d les république et le premier ministre ont ajouté 10 milliards. Priez pour pour moi afin que l’on augmente encore légèrement ce budget. Ainsi, on pourra accélérer la mécanisation ». Il souhaite aussi l’élaboration d’un « contrat programme » entre son ministère et les producteurs. « Demandez-moi de vous apporter des tracteurs, des motoculteurs pour démarrer. Une fois le tout en votre possession, l’on pourrait installer une petite taxe chez les vendeurs de coton qui permettrait la réalisation de forages ». Une visite qui fait un heureux et laisse entrevoir des jours meilleurs. Moro Sadiakhou dévoile ses ambitions : « nous, les producteurs de coton, sommes très heureux et rassurés à la suite de votre venue ici. On est persuadé que cela fera avancer les choses. Car, avec votre appui, on pourra augmenter le rendement, la production et la productivité ».

Tambacounda : 5000 hectares de bas-fonds inexploités

Toujours dans la commune de Dialocoto, Dr Mabouba Diagne est allé à la rencontre de rizicultrices dans le village de le village qui porte le même nom que la commune. A Tambacounda, 5000 hectares de bas-fonds restent inexploités et seuls 27% des terres arables trouvent preneurs. « Je disais tantôt qu’il nous faudra 1,4 million de tonnes de riz pour espérer être autosuffisant en riz. On devra commencer impérativement par aménager 100.000 hectares avec l'objectif d'aller au-delà. Mais faire de telle sorte que l’on maîtrise l'eau pour avoir au moins une saison et une contre-saison et de faire des spéculations à cycle courts et ceci permettra aux femmes aux agriculteurs, aux éleveurs aux jeunes de cultiver 12 mois sur 12 », ambitionne le ministre qui estime que sans cela, l’atteinte de l’autosuffisance en riz ne restera qu’une utopie. Maire de la commune, Bafodé Dramé a remercié le ministre pour son déplacement et révélé qu’il s’agissait de la première fois pour lui de voir une moissonneuse batteuse dans sa zone. Un salue qu’il doit à la Direction de la Modernisation de l'Equipement Rural (DMER).

Groupe Yellitaare, le roi de la banane sénégalaise qui vise l’autosuffisance 

Une plantation moderne qui s’étend à perte de vue. Sur ces terres, on peut constater sur le sol un système d’irrigation qui s’étend sur plusieurs kilomètres. Grâce à un système d’aspersion, les milliers de bananiers présentent sur cette zone bénéficient d’une humidité constante favorable à leur développement. Nous sommes sur à Laboya-Hourekounkoung, un domaine de 800 appartenant au célèbre groupe Yellitaare qui y est installé depuis l’an 2000. Outre la banane, le maïs et l’oignon sont également produits. Mais, c’est bien la culture de la banane qui distingue cette entreprise avec son bloc de production qui « mobilise » près de 800 personnes. A son arrivée, le ministre a été accueilli par le maître des lieux El hadji Mamadou Omar Sall. Par la suite, il a passé le relais à Yaya Mamadou Sall, son fils, qui a procédé à une visite guidée de l’usine où il a présenté toute la chaîne de production après la récolte. « C’est la première fois dans l’histoire du Sénégal que l’on a pu réalisé une production de plus de 100.000 tonnes. L’année dernière, elle était de 72.000 tonnes et, cette année on parle de 112.500 tonnes, c’est un bond de plus de 40% », explique Yaya Mamadou Sall. « Vous êtes un exemple pour tous les sénégalais et pour toute l’Afrique », a lancé le ministre de l’agriculture à l’endroit de El Hadj Mamadou Omar Sall. Pour Dr Mabouba Diagne, cette augmentation des productions est en aussi, en partie, le fruit des efforts des autorités notamment avec les « records » de distribution d’intrants agricoles avec 105.000 tonnes de NPK et 120.000 tonnes d’urées, le tout sans tenir compte de la campagne horticole. « Cela veut dire que l’espoir est permis avec l’agriculture sénégalaise. Sur une dizaine de spéculations que nous importons, sur 5 spéculations, on est en train de battre le record de ses 10 dernières années. L’espoir est permis », a déclaré le ministre. Profitant de l’occasion, Dr Mabouba Diagne a lancé un appel à Yellitaare mais aussi à l’ensemble de la filière banane : « les sénégalais ont dit que la bananes est chère. Battez-vous pour la faire baisser », a-t-il lancé. La journée s’est conclue à la gouvernance où une distribution de matériels et de machines agricoles a eu lieu.