On aura tout vu, un mouton qui fait sa fête à son voleur. Omar Guèye du village de Kodith, à une douzaine de kilomètres sur la route de Niandane, a fait une étrange découverte, le mardi matin dans son enclos. Un jeune homme d’une trentaine d’années y gisait, inanimé. Les gendarmes et pompiers avertis ont fait le même constat que M. Guèye, le vieux militaire qui les a prévenus. Il ne s’agit de rien d’autre que d’un voleur qui a trouvé plus fort que lui, un bélier d’une belle stature.
Le présumé voleur qui serait toujours inanimé à l’hôpital, a été trouvé par Omar Guèye « couché près d’un couteau qu’il tenait certainement pour trancher la corde du mouton et l’emporter car, avec un morceau de tissu, il l’avait déjà muselé », mais le pauvre bougre n’a pas tenu compte de la longueur de celle-ci ; ce qui aurait permis à l’animal de reculer et de foncer sur une forme accroupie. Atteint en plein front, le voleur s’est évanoui, complètement sonné. Sous la violence du choc, il serait resté dans cette position jusqu’à l’arrivée de M. Guèye, le matin. Sa surprise passée, l’ancien militaire a averti les forces de l’ordre et les secouristes de la caserne des sapeurs pompiers. Surpris eux aussi, l’un d’entre eux a dit, avec satisfaction : « voilà un mouton qui se fait respecter sur un simple coup de tête ».
Évacué à l’hôpital, l’individu dont les jours ne sont pas comptés n’a pas encore été identifié, selon M. Omar Guèye ; « car il ne s’est pas encore réveillé, mais il n’est pas des environs de notre village puisque, de Guia à Niandane, ici tout le monde se connaît », soutient-il. La fouille d’une pirogue qui n’est pas du village et amarrée dans les eaux de crue n’a rien donnée.
Toutefois, au marché hebdomadaire de Guia, le mardi 23 octobre 2012, le cas de l’inconnu de Kodith est sur toutes les lèvres ; on dit qu’un bélier « a fait sa tabaski à son voleur ». On continue de s’étaler sur ce sujet plus où moins insolite, où la première curiosité est donnée par un mouton, non pas pour sa valeur marchande, mais pour avoir voulu attendre, comme ces milliers de frères de race, le jour-j pour satisfaire au sacrifice d’Abraham, non sans argument convaincant ; le coup du bélier.
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