La fille de Michel Sardou a été victime d'un viol collectif en 1999. Elle avait 26 ans, elle était journaliste à Canal+, c'était la veille de Noël. Cynthia Sardou n'oubliera jamais la nuit du 24 au 25 décembre 1999. Enlevée et violée par trois hommes, elle a raconté cette épreuve dans deux livres. Lors d'une conférence à Tilly-sur-Seulles il y a quelques jours, elle a déclaré selon le Parisien: "Je viens simplement pour dire à tous ceux qui subissent des drames comme celui-là qu'on peut en sortir. On m'a arraché mon identité, ma personnalité. C'est vrai que je ne suis plus la même que celle que j'étais.

Mais, en même temps, quelque chose au plus profond de moi s'est construit." Après le drame, Cynthia a appris que deux de ses violeurs étaient récidivistes. Ils ont été condamnés à 10, 13 et 15 ans de prison ferme. "Ils en ont purgé la moitié et sont aujourd'hui dans la nature", explique Cynthia. Elle a refait sa vie au Québec. "J'étais terrifiée par l'idée que mes agresseurs puissent recommencer.

Aujourd'hui encore, je me dis que c'est sans doute pour ne pas prendre le risque de les recroiser un jour que je suis partie au Canada." "Je me rends compte que d'aller là-bas m'a aussi permis de n'être plus considérée que comme la fille de Michel Sardou. Les gens voient simplement qui je suis et non d'où je viens. Ça aussi, ça a contribué à ma réparation", a-t-elle ajouté. Elle milite aujourd'hui pour lever la prescription de ces crimes et mieux accompagner les victimes. "En vérité, ce que je suis venue vous dire est donc très simple: le drame que j'ai vécu peut vous arriver à tous. Mais la façon dont je m'en suis sortie est aussi offerte à tous. Et aujourd'hui, je peux dire, qu'enfin, je n'ai plus peur."