1) Comment est né Stop Tonton Saï Saï ?
A l’origine, une prise de conscience des délits sur mineurs (viols, incestes) relatés dans la presse quotidienne. On s’est dit qu’il fallait que ça s’arrête parce que ça avait tendance à être banalisée, dans les colonnes de faits divers des journaux. C’est ainsi qu’en octobre 2011, un groupe de jeunes s’est réuni et a décidé de créer cette association. L’objectif est de dénoncer la recrudescence des viols commis sur les enfants en disant Stop et en conscientisant les parents parce que souvent, ces méfaits sont commis dans le cercle familial par des voisins, des cousins, donc généralement des parents proches. Nous avons compris qu’il fallait alerter les parents et les inciter à plus de vigilance. Comme le sexe est tabou au Sénégal, il fallait également penser à s’adresser aux enfants pour qu’ils comprennent ce qu’est un viol, les rendre alertes, leur recommander de ne pas fréquenter les tontons à certaines heures, etc. Donc, dès que l’enfant est en mesure de comprendre, on a la possibilité de s’adresser à lui. Les petits garçons aussi sont concernés, ce sont des cas moins connus mais qui existent réellement. C’est d’autant plus grave parce qu’on a noté un développement de l’homosexualité chez ces victimes
2) Comment est organisée votre association ?C’est une association à but non lucratif, composée de bénévoles dont la moyenne d’âge tourne autour de 25 ans avec une majorité de femmes. Nos ressources proviennent essentiellement de la vente de tshirts et de cartes membres avec un devoir de cotisation de 2000 F par mois et la prise en charge individuelle lors des mobilisations…3) Comment est mené votre combat contre les violences faites aux enfants ?Notre maître mot est Proximité. Il y également une forte présence sur les réseaux sociaux comme Facebook et le site Internet est une bonne vitrine pour la sensibilisation avec la publication d’articles sur des faits nationaux et internationaux. A ce sujet d’ailleurs, une des chroniqueuses relate dans sa chronique Mon monstre à moi, le viol dont elle a été elle-même victime du meilleur ami de son père, pendant des années. Cela a commencé lorsqu’elle était très jeune et qu’elle n’avait aucune conscience de ce qu’est un viol. Et cela a beaucoup affecté son devenir (traumatisme psychologique, rapport avec les autres, répercussions graves sur son mental),4) Pourquoi juste les Tontons ?Parce que dans la grande majorité des cas, ce sont des hommes qui abusent des enfants. Médicalement, il est également très difficile de prouver le viol d’une femme sur une petite fille ou un petit garçon. Il existe certainement des Tata Saï Saï mais il nous faudra davantage d’outils d’investigation pour le confirmer.5) Quelles sont les actions que vous avez à votre actif, de votre date de création à aujourd’hui ?Nous organisons régulièrement des campagnes de sensibilisation sur Facebook et sur notre site internet. L’autre méthode est d’investir de grands espaces avec une démarche de sensibilisation de proximité. Nous avons mené des actions de ce genre lors de la Fidak 2011, à Magic Land, au Sea Plaza et aussi sur les plages publiques pendant l’été. Nous avons également déposé dans les ONGs de la place beaucoup de projets avec requêtes de financement.6) Quel est votre chantier en cours ?Nous participons actuellement avec l’Onu Femmes aux 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles, dans le cadre de la campagne « Tous unis contre les violences faites aux femmes », initiée par le Secrétaire Général des Nations Unies depuis 2 ans. Le thème de cette année est « De la paix dans les foyers à la paix dans le monde ». La campagne porte sur la sensibilisation dans les lycées et collèges du 26 novembre au 10 décembre 2012 en collaboration avec Vendredi Slam.7) Hier, c’était la journée mondiale pour la prévention des abus envers les enfants et aujourd’hui, c’est la journée mondiale des droits de l’enfant, quel est le message que vous souhaitez diffuser pendant cette importante semaine ?On est tous concernés par la cause parce que ça peut arriver à chacun de nous…un seul message à faire passer, c’est STOP !
taaruna.com
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