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UNIVERSITE DE ZIGUINCHOR : Des zones d’ombre sur la prochaine rentrée

Auteur: Moussa Drame

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Le centre universitaire régional de Ziguinchor boucle sa première année d’expérience sur fond de satisfaction. Les résultats ont été largement au-delà des attentes. Cependant, les conditions d’accueil laissent à désirer alors que le centre est même fréquenté par des étudiants des pays de la sous-région. D’où la nécessité de nouvelles mesures d’accompagnement pour dissiper les zones d’ombre qui planent sur la prochaine rentrée universitaire. 

C’est le 19 février 2007 que les cours ont officiellement démarré au centre universitaire régional (Cur) de Ziguinchor. Initialement, il était prévu d’en faire un petit centre universitaire secondaire, mais le gouvernement a finalement décidé d’y implanter toutes les facultés dignes des grandes universités à vocation sous -régionale. Ainsi pour cette année de démarrage, quatre filières sont ouvertes. Il s’agit de la filière des Mathématiques, physiques - chimie, informatique o ù on copte environ une cinquantaine d’étudiants, la filière Gestion avec une trentaine d’étudiants, l’informatique -appliquée avec une centaine d’étudiants et Géographie, où il y’a un effectif d’une centaine d’étudiants. Ce qui porte à environ deux cent cinquante sept étudiants pour tout l’établissement. Tout au début, la mission de l’institution bien surréaliste aux yeux de certains, eu égard aux conditions d’accueil jugées par les étudiants très dérisoires.

Mais après une année d’expérience bien concluante, l’éloquence des résultats rend visible l’esprit de sacrifice des acteurs communautaires et force de fait, l’espoir d’une nette amélioration « les cours ont démarré normalement avec douze semaines d’apprentissage. Le deuxième semestre, nous l’avons bouclé vers la fin du mois de mai. Les examens ont été organisés dans le cadre de la nouvelle réforme qui va être appliquée dans les autres universités ; et cette réforme s’appelle Licence- Maîtrise, -Doctorat (LMD). Les tendances indiquent qu’il y’aura au moins 50% de réussite au premier semestre, donc, ils vont tous valider leur semestre. C’est surtout l’impact de la réforme qui fait que l’encadrement est très serré. Et les enseignants sont très disponibles, selon les étudiants. Les cours sont dispensés sous forme de modules qui permettant ainsi une meilleure compréhension. Aussi , il y a des séances de travaux pratiques qui leur permettent de poser toutes les questions et d’approfondir ce qu’ils n’ont pas pu suivre pendant les cours. L’université dispose en plus d’une bibliothèque avec au moins un volume important de documents. A l’ouverture de l’Université, la coopération française avait mis à sa disposition un équipement pour l’équivalent de cinquante millions de CFA, déclare le professeur Amadou Tidiane Bâ recteur de l’université de Ziguinchor.

Le Cur de Ziguinchor : une porte vers le professionnalisme !

Au centre universitaire régional de Ziguinchor toutes les filières conduisent soit à la licence, soit à un masters professionnel, c’est -à -dire que 40% au moins des enseignements sont dispensés par des professionnels et non par des académiques. Les enseignants permanents au niveau de l’institution n’assurent que 60% des cours.

L’année prochaine, une autre filière de licence professionnelle de tourisme s’ajoutera à l’offre disponible constituée de la filière géographie physique sans histoire, la filière Informatique -appliquée qui n’existe pas encore à Dakar. Elle sera ouverte aussi bien aux scientifiques qu’aux littéraires. Autrement dit donc, ce sont des filières qui débouchent directement sur des emplois. L’avantage également, c’est que l’étudiant qui construit lui-même son parcours, définit ses préférence parmi les différentes opportunités. Le recteur de l’institution de souligner : « Il est à rappeler que l’université de Ziguinchor a trois dimensions. Elle a d’abord la dimension nationale, c’est-à-dire, tous les bacheliers du Sénégal, qu’ils soient de Podor ou de Tambacounda, de Matam ou ailleurs ont le droit de venir étudier à Ziguinchor. Et comme ce sont les meilleurs qui sont choisis, s’ils sont parmi eux, ils sont les bienvenus. Elle est aussi une université de la recherche. Et à ce niveau, nous souhaiterions que les programmes de recherches soient orientés en Casamance dans le cadre du développement national. Enfin, elle a une dimension sous régionale ; car comme vous le savez, la Casamance se trouve entre la Gambie et la Guinée Bissau.

Déjà, nous avons reçu des étudiants venus de la Guinée Konakry qui sont tout aussi les bienvenus conformément à l’esprit de l’intégration des peuples de l’Afrique. C’est dire vraiment que cela cadre bien avec la vision du chef de l’Etat, son Excellence Me Abdoulaye Wade ».

DES DIFFICULTES SUSCEPTIBLES DE TROUBLER LA PROCHAINE RENTREE

C’est à croire que l’université de Ziguinchor a été crée dans la plus grande précipitation. Les locaux du reste largement insuffisants, n’étaient même pas prêts à accueillir ses occupants quand l’acte de création a été rendu public. Il a fallu réquisitionner les salles construites pour l’école des instituteurs (EFI) d’à côté.

En fait, c’est le 10 avril 2007 que l’entrepreneur devrait remettre les clés aux autorités universitaires . Aux dernières nouvelles et d’après une source bien au fait de la situation, ce n’est toujours pas le cas. Toutefois, le ministre de l’Education avait déclaré lors d’un comité régional de développement (Crd) qu’il avait présidé à Ziguinchor au début du mois d’août dernier que les travaux prendront fin d’ici la prochaine rentrée. Moustapha Sourang avait aussi précisé que « la cité universitaire qui a une capacité d’accueil de 300 lits sera ouverte avec un restaurant à la même échéance ». Au CUR de Ziguinchor, il faut l’extension du réseau électrique et l’adduction d’eau qui ont été quasi absentes tout au début de l’année. Aussi, les étudiants qui ont fait jusqu’alors montre d’une grande compréhension, donc de passivité dans leurs revendications avaient commencé à élever le ton vers la fin de l’année pour réclamer des « conditions acceptables d’études » y compris des aires de jeu.

Reste vraiment à savoir si cette sagesse sera de rigueur à la prochaine rentrée. Enfin et non des moindre s il faut que le budget soit très tôt mis en place pour éviter les acrobaties financières et permettre ainsi un démarrage rapide des cours. Dans un tout autre registre, le recteur de Ziguinchor s’est fortement indigné au cours d’un point de presse du déficit d’informations par rapport au nombre de nouveaux bacheliers attendus : « je constate que beaucoup mettrent le CUR de Ziguinchor dans les trois choix qui leur sont autorisés. Or, cela ne plaide pas forcément en leur faveur, car le nombre de places chez nous est très limité et si par malchance tu n’es pas orienté, tu perds de fait la possibilité de fréquenter les autres universités pour cette année là. C’est pourquoi je demande aux chefs d’établissements de mieux conseiller leurs élèves au moment de faire leur choix », a laissé entendre le professeur Amadou Tidiane Bâ.

Pour ce qui est des perspectives, il annonce l’ouverture d’autres filières comme le tourisme, le droit des affaires, la sociologie, l’anglais, le français, et la médecine. Ce qui, de son avis, permettra d’augmenter l’offre de formation aux jeunes et d’attirer plus de bons étudiants.

Auteur: Moussa Drame
Publié le: Vendredi 24 Août 2007

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