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Angèle Diabang plaide pour l’avortement médicalisé au Sénégal

Auteur: Aps

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La réalisatrice sénégalaise Angèle Diabang a souligné, samedi à Dakar, l’importance pour les femmes d’avoir accès à l’avortement médicalisé après avoir subi des violences sexuelles, a constaté l’APS.Angèle Diabang qui s’exprimait à l’issue de la projection de son dernier film documentaire en partenariat avec ONU Femme "Congo, un médecin pour sauver les femmes" sorti en 2004, a aussi plaidé pour l’ouverture d’un plus grand nombre de centres de prise en charge pour ces victimes au Sénégal."Je me joindrai volontiers à ce plaidoyer pour les centres d’accueil et de réinsertion pour les femmes mais aussi pour l’avortement médicalisé car quand vous voyez toutes ces femmes au Congo et passez plusieurs semaines avec elles vous pouvez comprendre que l’avortement médicalisé soit nécessaire", a-t-elle dit.Le film documentaire retrace le quotidien du docteur Denis Mukwege, gynécologue et militant des droits de l’homme congolais, qui procède à des opérations de chirurgie réparatrice sur des femmes violées, à l’hôpital de Pangi à Bukavu, en République démocratique du Congo.Angèle Diabang s’est en outre dit "ahurie" par "ces hommes qui se disent contre ce procédé dans les médias sénégalais", estimant qu’ils n’ont pas compris de quoi il s’agit réellement."On n’est pas en train de dire qu’une femme doit avorter si elle le veut mais plutôt qu’il y a des femmes qui vivent des choses très difficiles. Violées une dizaine de fois, elles se retrouvent avec l’organe détruit", a expliqué la cinéaste.Selon elle, la réalisation de ce film avait entre autres motivations de "monter autre chose que cette violence en gardant quelque chose de positif en montrant la force et la dignité de ces femmes (…) et faire en sorte de garder cette touche d’espoir".Les victimes congolaises âgées entre 15 et 40 ans ont accepté la caméra de la réalisatrice pour témoigner des viols parfois collectifs subis dans la province du Sud-Kivu par des groupes armés qui s’affrontent depuis une vingtaine d’années et pillent les ressources de cette zone.

"Le viol comme arme de guerre est une situation que l’on retrouve dans toutes les zones de conflits où les femmes sont les premières victimes", a assuré Dr Fatou Sow Dembel, sociologue.Pour Marie Pierre Raky Chaupin, coordinatrice du programme ONU Femme au Sénégal, "la force de ce film c’est d’avoir donné des messages politiques forts"."Il y a une forme de silence coupable des politiques pour prendre en charge ces questions", a-t-elle martelé assurant que "c’est seulement lorsqu’il y aura plus de femmes en politique qu’on sera dans un monde plus équilibré".A l’en croire, "il faudra que les femmes leaders puissent porter le message et faire du combat pour l’égalité des sexes un combat universel".

Auteur: Aps
Publié le: Samedi 19 Mars 2016

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