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Médicaments anticancéreux : les pharmaciens hospitaliers sénégalais plaident pour des unités de reconstitution afin de réduire les pertes

Auteur: Khady NDOYE

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Médicaments anticancéreux : les pharmaciens hospitaliers sénégalais plaident pour des unités de reconstitution afin de réduire les pertes

Le Sénégal avance dans la sécurisation de l’accès aux médicaments essentiels. Mais un défi majeur persiste dans les hôpitaux : la reconstitution des médicaments destinés aux chimiothérapies qui génère encore d’importantes pertes, estimées entre 12 et 15%. Ces médicaments, entièrement subventionnés par l’État, représentent un coût élevé pour les finances publiques. D’où la nécessité, selon les pharmaciens hospitaliers, de mettre en place des Unités de Reconstitution des Cytotoxiques (URC), plus sécurisées et plus économiquement efficientes. 

La question était au cœur de la deuxième édition du Congrès Africain de Pharmacie Hospitalière, co-organisée par le Sénégal, le Maroc et le Cameroun, avec la participation de délégations venues du Burkina Faso, du Togo, du Bénin, de la Guinée, de la Côte d’Ivoire, du Mali et d’Europe. Une rencontre scientifique qui s’inscrit dans la dynamique de transformation et de modernisation du système de santé africain.

"Les protocoles de chimiothérapie évoluent constamment. Il faut des unités de reconditionnement adaptées pour réduire les pertes et garantir la sécurité des préparations", a soutenu Dr Seydou Diallo, Directeur de la Pharmacie Nationale d’Approvisionnement (PNA).

Une économie potentielle d’au moins 15% pour l’État

Selon, Dr Mor Fall, président de l’Association des pharmaciens hospitaliers du Sénégal, : "les pertes actuelles liées aux préparations en milieu hospitalier atteignent 12 à 15%. La mise en place d’URC permettrait à l’État d’économiser au minimum 15% sur la facture annuelle des anticancéreux, des médicaments entièrement gratuits pour les patients".

Ces économies pourraient servir à élargir le nombre de bénéficiaires, améliorer la prise en charge ou renforcer les plateaux techniques.

Le Directeur de cabinet du ministre de la Santé, Samba Cor Sarr, a salué la dynamique scientifique des pharmaciens hospitaliers et leur contribution aux réformes en cours.

"Les sociétés savantes participent à la transformation systémique du secteur de la santé. Les recommandations issues de ce congrès éclaireront les politiques pharmaceutiques, au moment où le pays réforme la loi hospitalière, le code de la santé et la carte sanitaire", explique Samba Cor Sarr. 

Il a rappelé que l’État a inscrit une ligne budgétaire dédiée au financement des sociétés savantes, avec une enveloppe initiale de 100 millions de FCFA.

Dans la perspective de la souveraineté pharmaceutique, neuf unités industrielles ont déjà amorcé leur installation ou leur montée en gamme au Sénégal. L’objectif affiché, conforme à la Vision Sénégal 2050, est de produire localement 50% des médicaments aujourd’hui importés.

Zéro ordonnance à l’extérieur de l’hôpital 

Par ailleurs, Dr Seydou Diallo, a réaffirmé l’engagement de son institution à garantir l’accessibilité continue des médicaments dans les structures sanitaires publiques.

"Quand un patient est hospitalisé, cela ne doit pas devenir un parcours du combattant pour trouver un traitement. Notre objectif est clair, zéro prescription non couverte au sein de l’hôpital", insiste Dr Diallo. 

Auteur: Khady NDOYE
Publié le: Samedi 08 Novembre 2025

Commentaires (1)

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    Ninki il y a 1 heure

    Serieux?
    Il faut juste
    -Une salle dédiée, fermée, bien ventilée.
    -Deux hottes à flux laminaire vertical (ou isolateurs sécurisés) pour éviter la contamination.
    -Des équipements de protection individuelle (EPI) : surblouses imperméables, gants spécifiques, masques adaptés, lunettes etc...
    -Une formation du personnel (même courte) sur la reconstitution aseptique, la gestion des déchets et les procédures d’urgence en cas d’exposition.
    Ces mesures ne demandent pas d’investissements colossaux comparés aux conséquences possibles : exposition chronique du personnel, erreurs de reconstitution, contamination de l’environnement.
    PH

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