Le Sénégal ambitionne de renforcer sa souveraineté pharmaceutique en produisant localement la moitié des médicaments nécessaires à sa population d’ici 2050. Cette volonté, inscrite dans le plan national de transformation, a été réaffirmée ce jeudi 2 octobre à Tivaouane, lors du lancement officiel de la plateforme réglementaire dédiée à la chaîne d’approvisionnement en produits de santé, lit-on dans le soleil.

Actuellement, près de 95 % des médicaments consommés dans le pays sont importés. Pour inverser cette tendance, les autorités misent sur une relance industrielle coordonnée par l’Unité de gestion de projets, avec l’appui de l’Agence sénégalaise de réglementation pharmaceutique (ARP).

Coordonnateur de la cellule partenariats de l’ARP, Doudou Sonko a souligné que le Sénégal dispose désormais des capacités réglementaires et techniques pour relever ce défi.

Créée en 2022, l’ARP est compétente sur l’ensemble des produits pharmaceutiques et de santé. Elle a atteint le niveau de maturité 3, reconnu par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ce qui en fait une agence fiable, capable de superviser la production et la mise sur le marché de médicaments de qualité.

Le Sénégal devient ainsi le premier pays francophone d’Afrique à atteindre ce niveau, et le septième sur le continent. L’objectif est désormais de progresser vers le niveau 4, à l’image des agences européennes.

Selon Doudou Sonko, le cadre juridique est déjà en place pour accompagner cette ambition. Vingt produits pharmaceutiques ont été développés par des industries locales et seront désormais fabriqués et distribués au Sénégal. Cette avancée s’inscrit dans le Plan national de développement sanitaire et social (2019-2028), qui vise à garantir une autonomie pharmaceutique durable.

La plateforme réglementaire lancée à Tivaouane, sous la présidence du préfet Mamadou Guèye, réunit plusieurs acteurs clés : autorités administratives, responsables sanitaires, collectivités territoriales, relais communautaires et structures d’approvisionnement. Elle aura pour mission de proposer des solutions concrètes, mobiliser des financements, renforcer les compétences locales et prévenir les ruptures de stock.

Elle jouera également un rôle crucial dans la lutte contre le marché illicite des médicaments, en facilitant la remontée d’informations sur les effets secondaires et en encourageant la dénonciation des circuits frauduleux.