Pendant l’examen du budget 2026 du ministère de l’Éducation nationale, le déficit d’enseignants et la gestion des ressources humaines ont dominé les échanges entre les députés et le ministre. Ce problème structurel, qui affecte tous les niveaux d’enseignement, reste un obstacle majeur à la qualité et à l’équité de l’éducation. 

En effet, des députés ont alerté sur plusieurs réalités préoccupantes. Entre autres, « la saturation des classes. Dans certaines régions, un enseignant peut se retrouver à encadrer plus de 80 élèves. La vacance prolongée de postes, due à des procédures de recrutement longues et à un manque de planification, une pénurie dans certaines disciplines - sciences, mathématiques et langues - mais aussi dans l’enseignement franco-arabe et les daaras modernisés, qui peinent à recruter des maîtres qualifiés ».

Ces lacunes, mentionnent certains parlementaires, ont un impact direct sur la qualité de l’enseignement, la réussite scolaire et l’équité territoriale, accentuant les disparités entre zones urbaines et rurales.

Gestion des ressources humaines : un enjeu stratégique

Les députés ont souligné « la nécessité d’équilibrer la répartition des enseignants pour combler les zones rurales et isolées, accélérer les recrutements et titularisations pour stabiliser le corps enseignant, valoriser le métier par des mécanismes d’incitation, des promotions et un accompagnement pédagogique continu et surtout clarifier le statut des enseignants contractuels et vacataires pour renforcer la sécurité de l’emploi et la motivation ». 

Autres lacunes soulignées par la représentation nationale : « La lenteur administrative et le manque de prévision ont été identifiés comme des obstacles majeurs à une gestion efficace. »

Le ministre de l’Éducation nationale a reconnu la gravité du déficit et a présenté les axes prioritaires de sa stratégie. Il s’agit du recrutement massif et ciblé de milliers de postes pour répondre aux besoins dans les zones les plus touchées, de la formation continue et professionnalisation : programmes de développement des compétences pour améliorer la qualité pédagogique, la gestion informatisée des ressources humaines : création d’un fichier national des enseignants pour mieux planifier les affectations et suivre les carrières l’incitation et la valorisation : mesures pour renforcer la motivation et la stabilité des enseignants, notamment dans les zones rurales. 

Par ailleurs, Moustapha Guirassy a insisté sur l’importance d’une planification annuelle afin d’éviter les déséquilibres et de garantir la continuité pédagogique. Le ministre a conclu en soulignant que la réussite de ces mesures conditionnera l’efficacité de toutes les autres réformes éducatives, y compris le bilinguisme et la modernisation des daaras.